France
February 17, 2020
La décision de l’Assemblée Générale des Nations Unies proclamant 2020 « Année internationale de la santé des plantes » pour sensibiliser le monde au rôle de la santé des plantes dans l'amélioration de la sécurité alimentaire est un signe important qui confirme que la santé des plantes est un élément critique pour le succès de l’agriculture.
Pour permettre l’amélioration de la sécurité alimentaire, l’agriculteur doit pouvoir disposer de toutes les technologies disponibles de la semence à la récolte. La diminution des traitements phytosanitaires actée dans le plan Ecophyto II nécessite le renforcement des autres moyens de protection des cultures contre les maladies et les ravageurs. Parmi ces moyens de protection, l’amélioration génétique des plantes doit être poursuivie en utilisant toutes les technologies disponibles sans a priori. La connaissance, en constante augmentation, du génome des plantes, des agents pathogènes et des ravageurs permet d’identifier les gènes contrôlant les interactions entre ces organismes. Les gènes de résistance ainsi identifiés dans les plantes et souvent présents dans les espèces sauvages, peuvent être transférés dans la plante cultivée par croisement sexué.
La technologie d’édition génomique qui permet de modifier de manière ciblée un gène choisi doit augmenter l’efficacité d’utilisation de ces gènes de résistance et ainsi permettre le développement plus rapide et plus efficace de nouvelles variétés résistantes aux maladies et aux ravageurs.
Or en juillet 2018, la Cour de Justice Européenne (CJE) a rappelé que les produits (variétés) dérivés des technologies d’édition génomique étaient dépendants des réglementations OGM. En conséquence les agriculteurs et consommateurs européens risquent de ne jamais bénéficier de ces produits.
La récente décision du Conseil de l’Union Européenne demandant à la Commission de lui soumettre, pour avril 2021, une étude à la lumière de la décision de la CJE et, le cas échéant, une proposition sur les mesures nécessaires peut permettre une évolution favorisant le développement de ces produits.
Georges Freyssinet
Président de l’AFBV, Association Française des Biotechnologies Végétales