Montpellier, France
June 2, 2006
L'agriculture de conservation
prend un essor considérable dans le monde. Elle conjugue
divers principes: non-labour, rotation et couverts permanents
des sols.
Le projet
Kassa, coordonné par le Cirad, a permis, en 18 mois, de
faire le point sur les connaissances acquises dans ce domaine
particulier de l’agriculture durable
Voir:
Conserver
pour mieux durer
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Depuis plus de
dix ans, le Cirad développe dans les pays du Sud une pratique
culturale dite Semis direct sur couverture végétale. La semence
est placée directement dans le sol qui n'est pas travaillé. Seul
un petit sillon ou un trou est ouvert, de profondeur et largeur
suffisantes, avec des outils spécialement conçus à cet effet. La
couverture morte ou vivante, de pailles, herbes et résidus de
cultures, sert de protection et maintient l'humidité nécessaire
aux semis.
Le principe du
semis direct était déjà utilisé par les agriculteurs de l'Égypte
ancienne et les Incas dans les Andes d'Amérique du Sud. Ils se
servaient d'un bâton pour faire un simple trou dans le sol où la
graine était placée à la main et recouverte au pied. Dans
l'agriculture moderne des pays du Nord, c'est aux États-Unis que
les premières tentatives de semis direct sans aucune préparation
du sol ont vu le jour, dès la fin des années 1940, en réaction à
l'érosion éolienne catastrophique des grandes plaines : le "Dust
Bowl".
Plus récemment, au
début des années 1990, la nouvelle et la plus importante
expansion du semis direct s'est faite dans les cerrados
(savanes) du Brésil. Lucien Séguy et Serge Bouzinac (unité
propre de recherche Couverts permanents du Cirad) ont participé
aux travaux de recherches et essais menés dans cette région. En
Amérique latine, à ce jour, les surfaces occupées par ces
techniques durables et favorisant la biodiversité, dépassent les
16 millions d'hectares. Sur le continent africain, au Mali et à
Madagascar, le semis direct sur couverture végétale permanente
(Scv) est utilisé sur les nombreuses plantations familiales pour
résister à la sécheresse comme aux inondations.
En France, des
agriculteurs céréaliers d'Indre et Loire pratiquent avec succès
le semis direct depuis plus de vingt ans, dans les plaines
inondables, pour le maïs ou sur les plateaux arides de la
région, pour le blé, le colza et le sorgho. En lien avec les
chercheurs du Cirad et l'Institut d'économie rurale malien,
l'association Afdi Touraine (Agriculteurs français et
développement international) intervient au Sud-Mali, sur les
zones cotonnières menacées par l'érosion et la sécheresse, pour
former les agriculteurs au semis direct et à l'utilisation de
nouveaux semoirs motorisés.
Des ateliers sont
régulièrement organisés sur le territoire français. Des
scientifiques internationaux dont l'équipe de l'Upr Couverts
permanents du Cirad, présentent les expériences conduites dans
diverses régions du monde où 70 millions d'hectares sont
concernés par le semis direct et les pratiques agroécologiques.
En savoir plus :
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http://agroecologie.cirad.fr/
-
http://www.cirad.fr/ur/index.php/couverts_permanents
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