Chappes, France
August 28, 2006
En
détruisant l’essai « précocité de floraison », rescapé d’un
premier fauchage clandestin le 3 juillet dernier, alors même que
le Tribunal Administratif de Clermont Ferrand soulignait, le 4
août, « l’intérêt public » et « l’absence de risques pour
l’environnement et la santé publique », les faucheurs violent la
loi et les décisions de justice.
La
destruction totale du dernier essai sur la parcelle d’Antoingt
dans le Puy-de-Dôme, dans la nuit du 27 au 28 août, confirme que
les faucheurs sont engagés dans une escalade de violence aveugle
et sourde. Ce comportement irresponsable fragilise
Biogemma, son activité et
ses hommes, et met en péril l’ensemble de la recherche en
France. C’est pourquoi Limagrain et Biogemma lancent un appel
aux pouvoirs publics pour
sanctionner ce comportement délictueux et rappellent le
caractère d’urgence de la transposition dans le droit français
de la loi sur les OGM.
Un
essai rigoureux et maîtrisé, conduit dans l’intérêt public
Les
essais ne sont autorisés que lorsque les autorités compétentes
ont, après une évaluation préalable des risques, conclu à
l’absence d’impact pour la santé et l’environnement. De
plus, les essais de plantes OGM sont mis en champ dans le cadre
de cahiers des charges rigoureux, comportant, au cas par cas,
des mesures d’isolement appropriées, de manière à ne pas
créer de problème de coexistence avec l’agriculture
conventionnelle ou biologique. Enfin, les essais OGM
répondent aux conditions de transparence et d’information du
public fixées par les autorités.
Dès
le 24 mai dernier, date des semis de la parcelle d’essai de 6500
m2, Limagrain et Biogemma ont réuni la presse
pour mieux illustrer les objectifs de recherche des essais
d’Antoingt.
A
cette démarche de dialogue, les opposants ne savent répondre que
par la destruction.
L’urgence d’une loi équilibrée et compétitive sur les OGM
Biogemma et Limagrain attendent des pouvoirs publics qu’ils
déploient les moyens nécessaires pour que les auteurs de ces
destructions répondent de leurs actes et soient sanctionnés à
hauteur des préjudices graves qu’ils font subir à la recherche.
En effet, les destructions répétées d’essais et, depuis peu,
celles de cultures commerciales, minent la capacité des
entreprises françaises de mener à bien des programmes de
recherche et de développement sur le territoire national,
conduisant à un transfert sans précédent d’activités de
recherche à l’étranger.
Limagrain et l’ensemble des actionnaires de Biogemma, société de
biotechnologies du monde agricole, demandent au gouvernement
d’accélérer la procédure de transposition de la directive
2001/18 déjà engagée par le Parlement français. Il
s’agit d’abord de donner un nouvel élan à la recherche française
en biotechnologies végétales, en établissant les conditions
nécessaires pour retrouver la capacité à réaliser sereinement
des travaux de recherche. N’oublions pas que la recherche
sous-tend la compétitivité future de la nation. Il s’agit
ensuite d’offrir de nouvelles opportunités de développement à
l’agriculture et aux industries associées, en leur
permettant de bénéficier des multiples avancées issues des
biotechnologies, bases incontournables de la performance
économique, sociale et territoriale de la France. Il
s’agit enfin de créer un cadre législatif qui permette aux
tribunaux de rendre plus efficacement la justice.
Annexe : Ordonnance du 4 août du
Tribunal Administratif de Clermont Ferrand
Les essais de Biogemma
validés, avec un jugement particulièrement
instructif.
En premier lieu, l’absence de
risques liés aux essais d’Antoingt a été clairement
reconnue.
« Considérant : « que les avis émis les 27
janvier et 28 février 2006 par la commission du
génie biomoléculaire et complétés le 21 mars 2006
concluent tous deux, s’agissant des essais
considérés, à l’absence de risques pour
l’environnement et la santé publique ; que lesdits
avis sont spécialement fondés sur les circonstances
que les protéines PAT, NPTII et GFP ont fait l’objet
d’études approfondies n’ayant révélé aucun impact
sur la santé et qu’une consommation accidentelle
n’engendrerait pas d’effets indésirables » ;
Considérant de plus que la Confédération paysanne
« n’a versé, au cours de l’instruction, aucune étude
scientifique nouvelle et objective de nature à
contester utilement les arguments présentés en
défense ; qu’au vu de ce dispositif de sécurité, la
commission du génie biomoléculaire a d’ailleurs
qualifié de « très faible » le niveau de dispersion
des transgènes dans l’environnement pour en déduire
l’absence d’impact sur celui-ci » ; Considérant
enfin que « la confédération précitée n’établit
donc ni l’existence d’un préjudice économique subi
par les exploitants agricoles voisins promouvant une
agriculture biologique ou traditionnelle ni la
probabilité de la survenance d’une pollution
génétique susceptible d’altérer la qualité du miel
garanti « sans OGM ».
En second lieu, l’intérêt public
des programmes de recherche expérimentés à Antoingt
a été souligné.
Considérant « que l’objectif de développement et
de compétitivité de la filière agricole et du
secteur de la transformation des produits agricoles
ainsi que celui de la préservation des ressources
hydriques naturelles, particulièrement éprouvées en
période estivale, par la réduction du volume d’eau
utilisé pour l’arrosage d’une céréale nécessitant
une très forte hydratation constituent, à l’heure où
les pouvoirs publics et diverses organisations
internationales ou non gouvernementales tentent de
sensibiliser les citoyens aux inégalités
territoriales et aux graves dangers sanitaires
inhérents à la faiblesse structurelle des ressources
mondiales en eau potable, un intérêt public ne
pouvant être neutralisé que par la présence d’un
intérêt public supérieur ; que, de même, le souci
d’accélérer la précocité de la floraison de certains
organismes végétaux, de façon à rendre ces derniers
plus résistants aux changements environnementaux et
donc à améliorer leur qualité biologique et
nutritionnelle, répond aux objectifs fondamentaux
assignés par l’article L. 830-1 du code rural à la
recherche agronomique et doit donc également être
qualifié d’intérêt public». |
Rappelons
que Biogemma, seule
entreprise européenne de recherche en biotechnologies végétales,
développée et financée par le monde agricole, réunit à la fois
des spécialistes des biotechnologies végétales et de
l'amélioration des plantes et des représentants des grands
acteurs semenciers français : les groupes coopératifs Limagrain
(actionnaire majoritaire) et Euralis, la société RAGT ainsi que
les filières céréalières et oléoprotéagineuses représentées
respectivement par Unigrains et Sofiprotéol.
Rappelons que Limagrain
est un
groupe coopératif agricole, spécialiste de
l’amélioration des plantes et de leur valorisation dans des
filières agro-industrielles spécialisées. 4ème semencier
mondial, Limagrain commercialise des semences destinées aux
agriculteurs, aux maraîchers et aux jardiniers amateurs.
Limagrain prolonge son savoir-faire végétal dans la création, la
production et la commercialisation d’ingrédients céréaliers et
de produits de panification.
Sur
l’exercice 2005, le
Groupe a rayonné sur plus de 100 pays et réalisé un chiffre
d’affaires supérieur à un milliard d’euros (1074 M€). Avec près
de 6 000 collaborateurs, Limagrain appuie son développement sur
un effort de recherche important (Plus de 100 M€, soit 13 % du
chiffre d’affaires professionnel).
RELATED August 4, 2006
RELEASE:
Le Tribunal
Administratif de Clermont Ferrand confirme les autorisations des
essais OGM accordées à Biogemma
Heedless of the legal ruling which had been made at their own
request, the anti-GMOs trample down the Biogemma trials in
Antoingt
By
destroying the "early flowering" trial, which had earlier
survived a clandestine destruction on July 3rd of this year, and
after the Administrative Tribunal of Clermont- Ferrand on August
4th had highlighted, "the interest for the general public" and
the "absence of any risks to the environment and public health",
the reapers have flouted both the law and legal rulings.
The
total destruction of the last trial on the plot at Antoingt in
the county of Puy-de-Dôme, France, during the night of August
27th to 28th, confirms that the reapers are continuing to
escalate their blind, mindless violence. Such irresponsible
behavior weakens Biogemma, its activity and its staff, and is a
great danger to all research in France. For this reason
Limagrain and Biogemma have launched an appeal to the public
authorities to punish this criminal behavior, with a reminder of
the urgent need to transpose the law on GMOs into French
legislation.
A rigorously controlled trial, conducted in the interests of the
general public.
Trials are only authorized if the competent authorities have
first carried out risk assessment, and concluded that there is
no impact on health or the environment. Furthermore, trials on
GMO plants are conducted in fields respecting strict
specifications that involve customized isolation measures in
each case, so that there is no problem of coexistence with
conventional or organic agriculture. Finally, GMO trials meet
conditions of transparence and information to the public as
specified by the public authorities.
As
early as May 24th, the date when the trial plot of 6500 m2 was
sown, Limagrain and Biogemma invited the press along to a
meeting in order to give a clear illustration of the objectives
involved in the Antoingt trials.
Our approach has
been one of open dialogue; the only response the opponents can
find is that of destruction.
The urgent need
for a balanced and competitive law on GMOs.
Biogemma and
Limagrain expect the public authorities to deploy the necessary
means so that those responsible for these destructions can be
brought to justice for their actions and receive punishment that
is proportionate to the grave prejudice that they cause to
research. Indeed, the repeated destruction of trials, and more
recently, that of commercial crops, is undermining the capacity
of French companies to run their research and development
programs properly on the national territory, leading to an
unprecedented transfer of research activities abroad.
Limagrain and all
the shareholders of Biogemma, a biotechnology company from the
agricultural sector, ask the government to accelerate the
procedure to transpose directive 2001/18 which has already been
passed by the French parliament. Above all, this will give new
impetus to French research in plant biotechnology, by laying
down the right conditions to be able once again to carry out
research without being perturbed. It should not be forgotten
that research is the basis of a nation's future competitiveness.
It is a means of offering new development opportunities for
agriculture and associated industries, allowing them to benefit
from the multiple advances provided by biotechnology, kingpins
of the economic, social and territorial performance of France.
And finally it will at last create the legislative framework to
allow the courts to render more efficient justice.
Appendix: Court
order of August 4th of the Administrative Tribunal
of Clermont Ferrand
Biogemma's trials
validated, with a particularly instructive judgment.
First of all, the
absence of risks linked to the trials of Antoingt
was clearly recognized.
"Whereas: the notifications published on January
27th and February 28th by the commission for
biomolecular engineering and finalized on March 21st
2006 both concluded that, for the trials under
consideration, there was no risk either for the
environment or public health; the above-mentioned
notifications are specifically founded on the
circumstances that the proteins PAT, NPTII and GFP
have undergone in-depth studies that revealed no
impact on health and that any accidental consumption
would not lead to any adverse reaction" ; moreover,
whereas the Confédération Paysanne "during the
course of the proceedings, has not presented any new
objective scientific study liable to counter, in any
useful manner, the arguments presented for its
defense; and that moreover, considering the security
provisions, the commission for biomolecular
engineering has qualified the level of dispersion of
transgenes in the environment as "very low",
concluding that there will be no impact on the
environment"; finally whereas "the above-mentioned
confederation has therefore not established either
the existence of any economic prejudice suffered by
neighboring farmers using organic or traditional
agriculture or the probability of the occurrence of
genetic pollution liable to affect adversely the
quality of honey that is guaranteed "GMO-free".
Secondly, the
public interest of the experimental research
programs in Antoingt was emphasized.
Whereas "the objective to develop and increase
the competitiveness of agriculture and the sector
for the transformation of agricultural products, and
to preserve natural water resources, particularly
mobilized during the summer period, by the high
volume of water required for a particular cereal, at
a time when the public authorities and various
international or nongovernmental organizations are
trying to arouse citizen awareness of territorial
inequalities and the grave sanitary dangers inherent
in the structural weakness of the world's resources
in drinking water, public interest could not be
neutralized by the presence of a higher public
interest; and that in the same vein, the concern to
accelerate the early flowering of certain plants so
that they can become more resistant to environmental
changes and thus to improve their biological and
nutritional quality, meets the fundamental
objectives set for agronomic research by article L.
830-1 of the French rural code and must therefore
also be qualified as being of public interest". |
Biogemma, the only European plant
biotechnology research company developed and financed by the
agricultural sector, involves both specialists in plant
biotechnology and improvement, and representatives of the major
French seeds companies: the cooperatives Limagrain (majority
shareholder) and Euralis, the company RAGT, along with the
cereal and oil-protein sectors represented respectively by
Unigrains and Sofiprotéol.
Limagrain is an agricultural cooperative group, specialized in
the improvement of plants and their use in specialized
ag-industrial chains. The 4th largest seeds company in the
world, Limagrain sells seeds intended for farmers, market
gardeners and home gardeners. Limagrain has extended its
know-how in plants to the creation, production and sale of
cereal ingredients and bakery products. In 2005, the Group did
business in more than 100 countries and achieved sales of over
one billion euros (1074 M€). With almost 6 000 employees,
Limagrain builds its development on its considerable investment
in research (More than 100 M€, representing 13% of its
professional sales).
RELATED August 4, 2006
RELEASE:
Le Tribunal
Administratif de Clermont Ferrand confirme les autorisations des
essais OGM accordées à Biogemma |