Otawa, Canada
July 10, 2006
Agence Canadienne
d'Inspection des Aliments
Document de décision DD2006-59
Détermination de l’innocuité du maïs (Zea
mays L)
lignée DAS-06275-8 résistant aux insectes et tolérant au
glufosinate-ammonium de Dow AgroSciences Canada
Inc.
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Le présent document de décision
vise à expliquer la décision réglementaire prise conformément
aux directives 94-08 (Dir94-08), Critères d’évaluation du
risque environnemental associé aux végétaux à caractères
nouveaux, BIO1994-11 La biologie de Zea
mays L, (Maïs)
et Dir95-03 Directive relative à l’évaluation des aliments
nouveaux du bétail : Origine végétale.
L’Agence canadienne
d’inspection des aliments (ACIA), plus précisément le Bureau de
la biosécurité végétale et la Section des aliments du bétail de
l’ACIA, a évalué les données présentées par la société
Dow AgroSciences Canada
Inc. Ces données ont
trait à la lignée de maïs DAS-06275-8 résistant aux lépidoptères
et tolérant le glufosinate-ammonium. L’ACIA
a établi que ce végétal à caractères nouveaux (VCN) ne présente
aucune interaction environnementale modifiée ni aucun danger
pour le bétail consommant des aliments dérivés de ce végétal,
par rapport aux variétés de maïs déjà commercialisées au Canada.
La dissémination en
milieu ouvert de la lignée de maïs DAS-06275-8 et son
utilisation comme aliment du bétail est autorisée à compter du
19 juin 2006. L’autorisation visant la dissémination en milieu
ouvert et l’utilisation comme aliments du bétail couvre
également tous les descendants de ce végétal et ses lignées
sœurs issues de la transformation originale (ainsi que tous
leurs descendants), pourvu : (i) qu’aucun
croisement interspécifique ne soit réalisé; (ii)
que l’utilisation prévue soit semblable; (iii)
qu’une caractérisation ait démontré que ces végétaux ne
présentent aucun autre caractère nouveau et qu’ils soient
essentiellement équivalents, quant à leur utilisation précise et
à leur risque pour l’environnement et pour la santé humaine et
animale, aux végétaux présentement cultivés; (iv)
que les gènes nouveaux soient exprimés au même degré que celui
observé dans la lignée pour laquelle l’autorisation a été
obtenue; (v) que les exigences en matière
de gestion de la résistance des insectes énoncées dans le
présent document soient respectées.
La lignée de maïs
DAS-06275-8 est soumise aux mêmes exigences phytosanitaires que
ses contreparties non modifiées.
À noter que la détermination de
l’innocuité pour les aliments du bétail et l’environnement des
VCN et
des nouveaux aliments du bétail sont des étapes importantes de
la mise en marché éventuelle de ces types de végétaux.
L’évaluation de ce végétal quant à son innocuité comme aliment
pour la consommation humaine relève de Santé Canada et fait
l’objet d’un document distinct.
Table des matières
I.
Brève identification du végétal modifié
II.
Renseignements de base
III. Description des nouveaux caractères
- Méthode de mise au point
- Résistance aux
lépidoptères nuisibles du maïs
- Tolérance au
glufosinate-ammonium
- Stabilité de l’intégration
au génome de la plante
IV.
Critères d’évaluation du risque environnemental
- Possibilité que la lignée
de maïs DAS-06275-8 se comporte comme une mauvaise herbe
pour l’agriculture ou qu’elle envahisse les milieux naturels
- Possibilités de flux
génétique de la lignée de maïs DAS-06275-8 vers des espèces
sauvages apparentées risquant de produire des hybrides se
comportant davantage comme des mauvaises herbes ou possédant
une plus grande capacité d’envahissement
- Possibilité que la lignée
DAS-06275-8 devienne nuisible
- Impact possible de la
lignée de maïs DAS-06275-8 sur les organismes non visés
- Impact possible de la
lignée de maïs DAS-06275-8 sur la biodiversité
- Possibilité que les
insectes nuisibles visés acquièrent une résistance à la
lignée de maïs DAS-06275-8
- Possibilité d’émergence de
sujets spontanés tolérants à de multiples herbicides et de
mauvaises herbes tolérantes aux herbicides
V.
Critères d’évaluation en vue de l’utilisation comme aliment du
bétail
- Effets possibles sur la
nutrition du bétail
- Effets possibles sur le
bétail ainsi que sur les travailleurs et des tiers
VI.
Nouveaux renseignements requis
VII. Décision réglementaire
Désignation(s) du végétal modifié : |
Lignée de
maïs DAS-06275-8
Bt
Cry1F, identificateur de l’OCDE
DAS-06275-8 |
Demandeur : |
Dow AgroSciences Canada
Inc. |
Espèce : |
Maïs (Zea
mays L.) |
Caractères
nouveaux : |
Résistance
à certains lépidoptères nuisibles du maïs, notamment la
pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis.),
le ver de l’épi du maïs (Helicoverpa
zea), la légionnaire d’automne (Spodopera
frugiperda) et le ver-gris noir (Agrotis
ipsilon).
Tolérance au glufosinate-ammonium, un herbicide |
Méthode
d’introduction des caractres : |
Transformation au moyen d’Agrobacterium |
Emploi
proposé du végétal modifié : |
Production
de maïs pour la consommation humaine (produits de
mouture humide et de mouture à sec, et huile des grains)
ainsi que d’huile, de tourteau, de grains entiers et
d’ensilage et d’autres produits destinés à
l’alimentation animale. Au Canada, le végétal ne sera
pas cultivé à l’extérieur des zones maïsicoles normales. |
Dow
AgroSciences Canada Inc.
a mis au point des lignées de maïs à partir de la
lignée DAS-06275-8 résistante à certains lépidoptères nuisibles
et tolérante à un herbicide, le glufosinate-ammonium. La lignée
de maïs désignée DAS-06275-8 a été mise au point pour réduire
les pertes de rendement associées aux ravages causés par
certains lépidoptères nuisibles et pour lutter contre les
mauvaises herbes dans les cultures de maïs.
La lignée de maïs DAS-06275-8 a
été mise au point grâce à la technique de l’ADN
recombinant, qui a permis d’introduire dans le végétal des gènes
bactériens conférant une résistance à certains lépidoptères
nuisibles et une tolérance au glufosinate-ammonium.
Dow
AgroSciences Canada Inc.
a fourni des données sur l’identité de la lignée de maïs
DAS-06275-8, une description détaillée de la méthode de
transformation, des gènes insérés et des séquences de
régulation, de l’information sur les sites d’insertion des
nouveaux gènes, sur le nombre de copies, sur le degré
d’expression de ces gènes chez ce végétal et sur les séquences
d’acides aminés complètes des nouvelles protéines produites.
Chacune des protéines nouvelles a été identifiée, caractérisée
et comparée aux protéines bactériennes originales.
Dow AgroSciences Canada
Inc. a également fourni
une évaluation de leur toxicité potentielle pour le bétail et
les organismes non visés, une évaluation de leur potentiel
allergène pour l’humain et le bétail ainsi que les publications
scientifiques pertinentes.
Les données d’essais au champ
en conditions confinées menés en 2002 sur la lignée de maïs
DAS-06275-8 ont été soumises à l’ACIA.
Les données provenant d’essais au champ réalisés aux États-Unis
et au Chili ont également été présentées pour appuyer la
demande.
Les caractéristiques
agronomiques des hybrides de maïs issus de la lignée
DAS-06275-8, telles que la précocité de l’établissement, la
vigueur végétative, la précocité de maturation, la période de
floraison, la sensibilité à divers ravageurs et pathogènes du
maïs et la production de graines, ont été comparées à celles de
contreparties de maïs non modifiées et modifiées à partir de la
lignée de transformation autorisée 1507. Ces comparaisons ont
également fait partie de l’évaluation de l’innocuité.
Le Bureau de la biosécurité
végétale (BBV) de l’ACIA
a examiné les renseignements susmentionnés à la lumière des
critères servant à l’évaluation du risque pour l’environnement
que présentent les végétaux à caractères nouveaux, lesquels
critères sont énoncés dans la directive de réglementation 94-08
(Dir94-08) intitulée Critères d’évaluation du risque
environnemental associé aux végétaux à caractères nouveaux
:
- possibilité que la lignée
de maïs DAS-06275-8 se comporte comme une mauvaise herbe
pour l’agriculture ou qu’elle envahisse les habitats
naturels;
- possibilité de flux
génétique de la lignée de maïs DAS-06275-8 vers des espèces
sauvages apparentées risquant de produire des hybrides se
comportant davantage comme des mauvaises herbes ou possédant
une plus grande capacité d’envahissement;
- possibilité que la lignée
de maïs DAS-06275-8 devienne nuisible;
- effets possibles de la
lignée de maïs DAS-06275-8 ou de ses produits géniques sur
des espèces non visées, y compris l’être humain;
- effets possibles de la
lignée de maïs DAS-06275-8 sur la biodiversité.
La Section des aliments du
bétail de l’ACIA
a également examiné les renseignements susmentionnés à la
lumière des critères servant à l’évaluation de l’innocuité et de
l’efficacité des aliments du bétail, lesquels critères sont
énoncés dans la directive de réglementation 95-03 (Dir95-03)
intitulée Directive relative à l’évaluation des aliments
nouveaux du bétail : Origine végétale :
- impact possible de la
lignée de maïs DAS-06275-8 sur la nutrition du bétail;
- impact possible de la
lignée de maïs DAS-06275-8 sur le bétail ainsi que sur les
travailleurs ou des tiers.
1. Méthode de mise
au point |
|
La lignée de maïs
DAS-06275-8 a été obtenue par transformation au moyen d’Agrobacterium
de la lignée de maïs Hi-II, issue
d’un croisement A188 x B73. Le gène synthétique
cry1F et le gène bar portés par un vecteur
plasmidique binaire ont été introduits dans des embryons
immatures à l’aide d’une souche d’Agrobacterium
tumefaciens « désarmée ». Les transformants
ont été sélectionnés en fonction de leur tolérance au
glufosinate-ammonium présent dans le milieu de culture.
La lignée DAS-06275-8 a été identifiée comme un
transformant efficace et retenue pour les travaux de
mise au point ultérieure. |
2. Résistance aux
lépidoptères nuisibles du maïs |
|
Bacillus thuringiensis
var.
aizawai est une bactérie Gram positif
courante dans le sol. Au stade de la sporulation, il
produit plusieurs cristaux protéiques insecticides, dont
la δ-endotoxine Cry1F, active contre certains
lépidoptères nuisibles, comme la pyrale du maïs. On sait
que cette protéine n’est pas toxique pour les humains,
ni pour les autres vertébrés, ni pour les invertébrés
autres que les lépidoptères. Des insecticides foliaires
à base d’endotoxine Cry (généralement appelée
B.t.)
sont homologués depuis plus de 30 ans au Canada, et leur
innocuité est connue depuis longtemps.
Un gène artificiel
cry1F conçu de manière à s’exprimer de façon
maximale chez le maïs a été introduit chez l’hybride Hi-II.
Ce gène code une protéine insecticide tronquée très
semblable à la protéine native de
B. thuringiensis
var.
aizawai. La protéine Cry1F exprimée dans la
lignée DAS-06275-8 est identique à la protéine Cry1F
exprimée dans la lignée 1507, dont la dissémination en
milieu ouvert et l’utilisation comme aliment du bétail
sont autorisées au Canada (Document de décision
DD2002-41). La protéine exprimée par
B.
thuringiensis var.
aizawai a des propriétés
insecticides contre certaines espèces de lépidoptères
lorsque, dans l’intestin de l’insecte, elle est scindée
en plusieurs fragments, dont un noyau bioactif qui
résiste à la trypsine. L’activité insecticide dépendrait
de la fixation du fragment actif à des récepteurs
spécifiques situés dans l’épithélium de l’intestin moyen
des insectes sensibles, provoquant la formation de pores
qui perturbent l’équilibre osmotique, entraînant
ultimement la lyse des cellules et la mort de l’insecte.
Des échantillons de
tissus de maïs de la lignée DAS-06275-8 ont été prélevés
à divers stades de croissance dans six champs
expérimentaux représentatifs aux États-Unis et au
Canada. Les niveaux d’expression ont été mesurés à
divers stades de croissance végétale par dosage
immunoenzymatique. Les valeurs de l’expression de la
protéine Cry1F en nanogrammes de protéine par
milligramme de poids sec de tissu végétal (ng/mg p.s.)
obtenues sont les suivantes : de 15 à 30,9 pour les
différents stades de croissance foliaire; de 6,75 à 8,82
pour les différents stades de croissance des racines;
7,61 dans la tige, 1,04 dans le grain, 4,58 dans le
pollen et 13,9 dans le fourrage. Comme on s’y attendait,
les concentrations de Cry1F sont moins élevées dans les
tissus de maïs sénescents. Par ailleurs, il a déjà été
démontré que la protéine Cry1F se dégrade rapidement
dans le sol.
La protéine Cry1F
exprimée dans la lignée DAS-06275-8 est identique à
celle exprimée dans la lignée 1507. Les études à l’appui
de la demande présentée pour la lignée 1507 ont montré
que, contrairement à de nombreux allergènes, la protéine
Cry1F se dégrade rapidement dans un liquide gastrique
simulé. La protéine Cry1F n’est plus bioactive après
exposition à une température élevée (> 75 ºC).
Une recherche d’homologie de séquences d’acides aminés
entre la protéine Cry1F et des allergènes connus n’a pas
révélé d’homologie appréciable (soit au moins 8 acides
aminés identiques contigus).
De plus, il a été
démontré que la protéine Cry1F exprimée dans la lignée
DAS-06275-8 n’est pas glycosylée, une autre indication
selon laquelle les propriétés de la protéine Cry1F
diffèrent de celles des allergènes connus.
Des épreuves ont été
réalisées pour montrer l’équivalence entre la protéine
Cry1F exprimée dans la lignée de maïs DAS-06275-8 et la
protéine Cry1F d’origine bactérienne utilisée dans les
essais réalisés chez les organismes non visés et dans
les épreuves biochimiques. Les protéines Cry1F d’origine
végétale et bactérienne se sont révélées biochimiquement
équivalentes. La protéine Cry1F de ces deux sources
s’est avérée sensible au clivage par la protéase. Il en
a résulté une version tronquée d’environ 65
kDa. Il a été démontré
que la réactivité immunologique des deux protéines était
similaire, et aucune glycosylation n’a été décelée. La
spectrométrie de masse à temps de vol par
désorption-ionisation par impact laser assistée par
matrice (MALDI-TOF MS) et l’analyse de la séquence
N-terminale ont permis d’établir l’équivalence de
séquence des deux protéines. |
3. Tolérance au
glufosinate-ammonium |
|
La phosphinothricine,
matière active du glufosinate-ammonium, inhibe l’enzyme
glutamine synthétase de la plante, entraînant une
accumulation de concentrations létales d’ammoniac chez
les plantes sensibles dans les quelques heures suivant
l’application de l’herbicide. Les processus métaboliques
normaux des végétaux donnent lieu à la production
d’ammoniac.
Le gène de tolérance au
glufosinate-ammonium (gène bar) introduit dans
la lignée de maïs DAS-06275-8 code la phosphinothricine
N-acétyltransférase (BAR), une enzyme qui détoxifie la
phosphinothricine en la transformant par acétylation en
un composé inactif.
À l’origine, le gène
bar a été isolé chez une bactérie aérobie du
sol, Streptomyces hygroscopicus. L’enzyme
BARM est donc présente naturellement dans le
sol. De manière générale, les acétyltransférases sont
omniprésentes dans la nature.
Le gène bar
exprimé dans la lignée de maïs DAS-06275-8 est lié à un
promoteur constitutif. Des échantillons de tissus de
maïs de la lignée DAS-06275-8 ont été prélevés à divers
stades de croissance dans six champs expérimentaux
représentatifs aux États-Unis et au Canada. Les niveaux
d’expression ont été mesurés à divers stades de
croissance végétale par dosage immunoenzymatique. Les
valeurs de l’expression de la protéine
BARM en nanogrammes de protéine par
milligramme de poids sec de tissu végétal (ng/mg p.s.)
obtenues sont les suivantes : de 129,2 à 224,2 pour les
différents stades de croissance foliaire; de 61,1 à 70,0
pour les différents stades de croissance des racines;
103,3 dans la tige, 5,94 dans le grain, 0,73 dans le
pollen et 106,9 dans le fourrage. Comme on s’y
attendait, les concentrations de protéine
BARM sont moins élevées dans les tissus de
maïs sénescents.
Les protéines
allergènes résistent normalement à la digestion. Or, ce
n’est pas le cas de la protéine
BARM. Il a en effet été démontré qu’elle est
rapidement digérée dans un liquide gastrique simulé.
La séquence des acides
aminés de la protéine
BARM ne présente aucune homologie notable avec
celle de toxines répertoriées dans la base de données
GENBANK ou des allergènes (comparaison basée sur la
présence de séquences d’au moins 8 acides aminés
identiques contigus) figurant dans les bases de données
courantes de séquences protéiques.
Le gène bar a
été exprimé dans un système d’expression bactérien, et
l’enzyme résultante a été utilisée pour réaliser des
études toxicologiques et on l’a aussi utilisée dans la
détermination de l’expression de la protéine chez la
plante modifiée. La protéine BAR exprimée dans la lignée
de maïs DAS-06275-8 a été comparée à la protéine
bactérienne. Les protéines
BARM d’origine végétale et bactérienne se sont
révélées biochimiquement équivalentes. On a montré que
les deux protéines avaient un poids moléculaire et une
réactivité immunologique similaires. Aucune
glycosylation n’a été détectée. La spectrométrie de
masse à temps de vol par désorption-ionisation par
impact laser assistée par matrice (MALDI-TOF MS) et
l’analyse de la séquence N-terminale ont permis
d’établir l’équivalence de la séquence des deux
protéines. |
4. Stabilité de
l’intégration au génome de la plante |
|
L’analyse par
transfert de Southern du génome de la lignée de maïs
DAS-06275-8 et le séquençage de l’insert et des régions
flanquantes indiquent qu’une seule copie intacte de la
cassette d’expression du gène bar et une copie
tronquée en 5’ de la cassette d’expression du gène
cry1F sont intégrées à un seul locus dans le génome
de la lignée de maïs DAS-06275-8. L’analyse par
transfert de Southern et le séquençage ont confirmé
l’absence de gènes plasmidiques dans le génome de la
lignée de maïs DAS-06275-8.
La cassette
d’expression du gène tronqué cry1F renferme la
séquence codante complète de la protéine Cry1F avec un
gène promoteur tronqué et un gène terminateur intact. Le
séquençage de 521 paires de bases en amont et de
2059 paires de base en aval de l’insert tronqué a révélé
qu’aucun gène endogène du maïs n’est interrompu par
l’insert. Le séquençage en amont n’a révélé la présence
d’aucune séquence promoteur connue. Une étude menée par
Salgueiro et ses collaborateurs (2000) indique que la
transcription du gène cry1F pourrait être
dirigée par l’intron tronqué du gène de l’ubiquitine
présent dans la construction génique.
La transmission
héréditaire et la stabilité de chacun des caractères
introduits ont été déterminées au moyen d’une
combinaison de transferts de Southern, de dosages
immunologiques à flux latéral de la protéine Cry1F
exprimée et d’épreuves biologiques sur la tolérance à
l’herbicide par rapport à la protéine
BARM exprimée.
La stabilité génétique
de l’insert à une étape précise du processus de
sélection (génération BC4S1) et le lien entre le
génotype et l’expression du caractère phénotypique ont
été démontrés. La stabilité de l’insert a également été
confirmée sur deux autres générations. Des analyses de
ségrégation ont été réalisées sur quatre autres
générations pour évaluer la transmission héréditaire des
caractères de résistance aux insectes et de tolérance
aux herbicides.
Les résultats de
l’analyse confirment la présence d’un seul site
d’insertion actif qui se transmet selon les lois de la
génétique mendélienne.
Dow
AgroSciences Canada Inc.
a fourni à l’ACIA
une méthode pour détecter et identifier le maïs mis au
point à partir de la lignée DAS-06275-8. |
1. Possibilité que
la lignée de maïs DAS-06275-8 se comporte comme une
mauvaise herbe pour l’agriculture ou qu’elle envahisse
les milieux naturels |
|
La biologie du maïs,
décrite dans le document BIO1994-11, révèle que les
sujets non modifiés de cette espèce n’envahissent pas
les habitats naturels au Canada. En effet, le maïs ne
risque pas de se comporter en mauvaise herbe, en raison
de caractères comme l’absence de dormance de la graine,
l’indéhiscence de l’épi et la capacité compétitive
médiocre de la plantule. Selon l’information fournie par
Dow AgroSciences Canada
Inc., la lignée
de maïs DAS-06275-8 et les hybrides issus de ce maïs ne
sont pas significativement différents de leurs
homologues non modifiés à cet égard.
L’ACIA
a évalué les renseignements fournis par
Dow AgroSciences Canada Inc.
en ce qui concerne le potentiel reproductif et la
capacité de survie des hybrides de maïs issus de la
lignée DAS-06275-8 et a conclu que la vigueur
végétative, la précocité de maturation et la production
de graines se comparent à la gamme de caractères
s’exprimant actuellement chez les hybrides de maïs
commerciaux.
Aucun avantage
compétitif n’a été conféré à ces végétaux, outre ceux
conférés par la résistance aux insectes visés et la
tolérance au glufosinate-ammonium. Or, il a été démontré
que ces caractères ne peuvent faire que la plante se
comporte comme une mauvaise herbe ou devienne
envahissante dans les milieux naturels, puisque aucun
caractère ayant trait à la reproduction ou à la
croissance n’a été modifié.
À la lumière de ce qui
précède et du fait que les caractères nouveaux ne
rendent manifestement pas le végétal nuisible ou
envahissant, l’ACIA
conclut que le risque que la lignée de maïs DAS-06275-8
se comporte en mauvaise herbe ou devienne envahissante
n’est pas plus grand que chez les variétés de maïs
actuellement commercialisées. |
2. Possibilités de
flux génétique de la lignée de maïs DAS-06275-8 vers des
espèces sauvages apparentées risquant de produire des
hybrides se comportant davantage comme des mauvaises
herbes ou possédant une plus grande capacité
d’envahissement |
|
Selon le document
BIO1994-11 décrivant la biologie du maïs, il n’existe au
Canada aucune espèce sauvage apparentée s’hybridant
naturellement avec le maïs. En conséquence, l’ACIA
conclut qu’un flux génétique depuis la lignée
DAS-06275-8 vers des espèces sauvages apparentées ne
peut pas se produire au Canada. |
3. Possibilité que
la lignée DAS-06275-8 devienne nuisible |
|
Les effets recherchés
au moyen des deux caractères nouveaux n’ont aucun lien
avec le fait que le végétal puisse devenir une mauvaise
herbe, sans compter que le maïs n’est pas considéré
comme une espèce nuisible au Canada (BIO1994-11). De
plus, les caractéristiques agronomiques observées chez
les hybrides modifiés sont comparables à celles des
hybrides de maïs déjà commercialisés. Les
caractéristiques de croissance du maïs n’ont donc pas
été modifiées par inadvertance. Les observations au
champ n’ont permis de relever aucune modification de la
sensibilité aux maladies et aux ravageurs, sauf à la
pyrale du maïs et à d’autres lépidoptères nuisibles du
maïs, lesquels ne sont pas connus en tant que facteurs
limitant l’établissement et la dissémination du maïs au
Canada.
Certains éléments
génétiques insérés dans le génome de la lignée
DAS-06275-8 proviennent de Agrobacterium tumefaciens,
mais aucun des gènes responsables du pouvoir pathogène
de la bactérie n’a été introduit. Par conséquent,
l’introduction de ce matériel génétique ne devrait pas
entraîner l’expression de caractéristiques de
pathogénicité nouvelles chez la lignée DAS-06275-8.
L’ACIA
estime par conséquent que la lignée DAS-06275-8 ne
présente aucun risque accru de devenir un végétal
nuisible. |
4. Impact possible
de la lignée de maïs DAS-06275-8 sur les organismes non
visés |
|
L’utilisation passée
des δ-endotoxines de
B.t.
d’origine bactérienne ainsi que les publications
traitant du sujet montrent que ces substances n’agissent
que sur certains groupes d’insectes spécifiques et
qu’elles ne sont pas toxiques pour les autres
organismes, dont les humains et les autres vertébrés.
La protéine Cry1F de
B.t. produite par la lignée de maïs
DAS-06275-8 n’agit que sur certaines espèces de
lépidoptères; aucun lépidoptère figurant sur la liste
des espèces canadiennes menacées ou en danger de
disparition ne sera exposé de manière significative à la
protéine Cry1F produite par la culture à grande échelle
du maïs issu de la lignée DAS-06275-8.
La protéine Cry1F
exprimée dans la lignée DAS-06275-8 est identique à la
protéine Cry1F exprimée dans une lignée de maïs
approuvée antérieurement, la lignée 1507. Le pollen et
les grains sont des sources possibles d’exposition
d’organismes non visés à la protéine Cry1F exprimée dans
le maïs. L’expression de la protéine Cry1F dans le
pollen est de trois à six fois moins importante que dans
la lignée 1507. L’expression de la protéine Cry1F dans
les grains est similaire dans les deux lignées. On sait
que la protéine Cry1F se dégrade rapidement dans le sol.
Les résultats d’études
de toxicité alimentaire chez des organismes non visés
présentés à l’appui de la demande d’approbation de la
lignée 1507 ont montré que la protéine Cry1F, ingérée à
des doses nettement supérieures aux niveaux d’exposition
associés aux tissus de maïs de la lignée 1507, n’avait
aucun effet sur l’abeille domestique, la larve de la
chrysope verte, les coccinellidés, la daphnie, le
collembole, les hyménoptères parasites, le ver de terre,
le colin de Virginie et la souris. Il a également été
démontré que la protéine Cry1F n’était pratiquement pas
toxique pour la larve de monarque, même à des doses de
10 mg de toxine/ml de nourriture, un niveau qui dépasse
largement l’exposition prévue dans le milieu, selon les
données des essais sur le terrain. Étant donné que
l’expression de la protéine dans le pollen de la lignée
6575 est nettement moins élevée que dans la lignée 1507,
les marges de sécurité de la lignée DAS-06275-8 sont
plus grandes que celles de la lignée 1507.
De plus,
Dow AgroSciences Canada
Inc. a présenté
les résultats d’une nouvelle étude de toxicité
alimentaire chez la truite arc-en-ciel. Aucune mortalité
ni effet sublétal n’a été observé après que des poissons
ont été nourris pendant huit jours avec une moulée
ordinaire contenant 100 mg de protéine Cry1F par kg de
nourriture. Ces résultats confirment l’innocuité de la
lignée DAS-06275-8 chez le poisson.
Le caractère de
tolérance à l’herbicide du maïs de la lignée DAS-06275-8
lui est conféré par l’expression de la phosphinothricine
N-acétyltransférase (BAR). Une étude faisant appel au
gavage intensif de souris a permis d’évaluer la toxicité
de la protéine BAR. Aucune mortalité ni observations
cliniques anormales n’ont été enregistrées pendant les
deux semaines de l’expérience au cours de laquelle les
souris ont reçu une dose de 3250
mg de protéine
BARM par kg de
poids corporel. Les enzymes phosphinothricines
N-acétyltransférases, dont la protéine
BARM exprimée dans la lignée DAS-06275-8, ont
fait l’objet de nombreuses études qui ont montré
qu’elles pouvaient être utilisées sans danger dans
l’alimentation des humains et des animaux.
Le maïs ne produit pas
de concentrations significatives de toxines endogènes et
l’événement de transformation dont la lignée DAS-06275-8
est issue ne devrait pas être de nature à induire leur
synthèse. On sait cependant que le maïs produit de
faibles concentrations de l’inhibiteur de la trypsine et
d’acide phytique. Il a été établi que la lignée
DAS-06275-8 présentait des concentrations équivalentes à
celle des lignées témoins et que la modification
génétique n’a pas modifié l’expression des toxines
endogènes.
L’ACIA
estime par conséquent que la dissémination en milieu
ouvert de la lignée DAS-06275-8 n’entraînera pas d’effet
différent sur les organismes non visés, comparativement
aux variétés de maïs actuellement commercialisées.
|
5. Impact possible
de la lignée de maïs DAS-06275-8 sur la biodiversité |
|
La lignée de maïs
DAS-06275-8 ne possède aucun caractère phénotypique
nouveau qui puisse en étendre l’utilisation au-delà des
zones maïsicoles canadiennes actuelles. Comme au Canada
il n’y a pas d’espèces sauvages apparentées au maïs,
aucun caractère nouveau ne sera transféré dans les
milieux sauvages.
La lignée de maïs
DAS-06275-8 cible certaines espèces de lépidoptères
nuisibles, mais il a été démontré que cette lignée est
sans danger pour les organismes non visés. La répression
des organismes nuisibles aux cultures est une pratique
courante au Canada, et elle ne se limite pas à la
dissémination de
VCN
dans l’environnement; par conséquent, la réduction des
populations locales d’espèces nuisibles résultant de la
dissémination de la lignée de maïs DAS-06275-8 ne
constitue pas un changement important par rapport aux
pratiques agricoles existantes.
L’utilisation
d’herbicides à large spectre vise spécifiquement à
réduire les populations de mauvaises herbes dans les
champs agricoles, ce qui peut entraîner une réduction
locale de la biodiversité de ces espèces ainsi que des
espèces d’autres niveaux trophiques qui les exploitent.
Il faut noter cependant que cette réduction de la
biodiversité des mauvaises herbes dans les champs
agricoles n’est pas propre à l’utilisation de cultures
tolérantes aux herbicides, et qu’il s’agit au contraire
d’une conséquence commune de presque tous les systèmes
modernes d’agriculture.
L’ACIA
en conclut que l’impact possible de la lignée de maïs
DAS-06275-8 sur la biodiversité n’est pas très différent
de celui de variétés de maïs actuellement cultivées au
Canada. |
6. Possibilité que
les insectes nuisibles visés acquièrent une résistance à
la lignée de maïs DAS-06275-8 |
|
Pour réduire au
minimum la probabilité d’acquisition d’une résistance
aux VCN
exprimant une nouvelle résistance à des insectes, l’ACIA
exige la mise en œuvre d’un plan de gestion de la
résistance des insectes (GRI) pour la culture de ces
produits. Puisque les lépidoptères ont une grande
capacité d’acquisition de résistance aux insecticides
chimiques classiques, il est raisonnable de s’attendre à
ce qu’ils puissent acquérir une résistance aux
propriétés insecticides de la lignée DAS-06275-8. Des
formulations commerciales à base de
B. thuringiensis
var
aizawai sont disponibles pour lutter contre
divers lépidoptères nuisibles. Par suite de la
dissémination dans l’environnement de la lignée
DAS-06275-8, l’acquisition d’une résistance à la
protéine Cry1F pourrait se solder par une réduction ou
une perte d’efficacité des produits
B.t.
de traitement foliaire. Comme la lignée DAS-06275-8
produit la protéine Cry1F durant toute la saison de
croissance, les insectes visés seront exposés à des
concentrations de Cry1F beaucoup plus élevées que lors
des traitements foliaires actuels, ce qui pourrait
exercer une pression sélective intense en faveur des
sujets de pyrale du maïs résistants.
Le plan suivant de
GRI vise à réduire ou du moins à retarder
l’acquisition d’une résistance à la protéine Cry1F chez
la pyrale du maïs. Un des volets du plan de
GRI consiste à aménager un refuge de maïs
sensible à la pyrale du maïs à l’intérieur ou en
périphérie du champ où le maïs de la lignée DAS-06275-8
sera cultivé. Ainsi, si des insectes devaient acquérir
une résistance au maïs
B.t.,
ils pourraient s’accoupler avec des insectes sensibles,
ce qui contribuerait à réduire la fréquence des gènes de
résistance au sein de la population d’insectes.
L’ACIA
estime que des pratiques de saine gestion ainsi que des
stratégies de
GRI judicieuses peuvent considérablement
limiter et retarder l’émergence de populations de pyrale
du maïs résistantes à la protéine Cry1F. Les populations
de pyrale du maïs doivent cependant faire l’objet d’une
surveillance régulière et continue aux fins de la
détection précoce des cas de résistance. L’ACIA
tient pour acquis que Dow AgroSciences
Canada Inc. a
élaboré et mettra en œuvre un plan de
GRI comportant les éléments essentiels
suivants :
i) |
L’aménagement
de refuges structurés afin d’assurer la présence
d’une population d’insectes qui n’a pas été
exposée à la protéine Cry1F et qui peut
s’accoupler avec les insectes résistants
susceptibles d’émerger de la culture de maïs
B.t. |
(ii) |
La détection
hâtive des populations de pyrale du maïs
résistantes à la protéine insecticide exprimée
par le maïs revêt une importance extrême. Une
surveillance étroite visant à détecter la
présence éventuelle de telles populations dans
les champs de maïs résistant à la pyrale du maïs
ou dans les environs est par conséquent
justifiée. Il faudra à cette fin élaborer des
méthodes adéquates : observation visuelle des
champs, épreuves biologiques en laboratoire,
calendriers de rapports, éducation des
producteurs et imposition de mesures en cas
d’apparition de résistance. |
iii) |
Des outils de
formation devront être mis au point et fournis à
tous les producteurs, gestionnaires de district
et responsables au champ. Ceux-ci comprendront
des informations sur le rendement des produits,
la gestion de la résistance, les méthodes et les
calendriers de surveillance, les protocoles de
détection des sujets résistants, la marche à
suivre pour communiquer avec Dow
AgroSciences Canada
Inc. ainsi que des indications sur
les stratégies à adopter en cas de dégâts
anormalement élevés imputables à un lépidoptère
nuisible. |
iv) |
Dow AgroSciences Canada
Inc.
devra avoir préparé une procédure d’intervention
pour les cas où on lui signalerait de tels
dégâts. Cette procédure comprendra, si les
circonstances l’exigent, le prélèvement de
tissus végétaux et d’insectes nuisibles, le
recours à des épreuves biologiques permettant
d’évaluer les cas présumés de résistance à la
protéine Cry1F ainsi que la mise en œuvre
immédiate de mesures de lutte contre les sujets
résistants. |
v) |
Il faudra
immédiatement signaler à l’ACIA
la détection d’une population de lépidoptères
nuisibles dont la résistance est confirmée et
lui communiquer le plan d’intervention établi. |
vi) |
Il faudra
promouvoir des pratiques de lutte intégrée,
comme la prévision des infestations à partir des
données des saisons antérieures et la rotation
des cultures. |
Nota : La lignée de
maïs DAS-06275-8 cible également le ver de l’épi, la
légionnaire d’automne et le vers gris-noir. Il n’est
toutefois pas nécessaire de modifier le présent plan de
GRI par rapport à la possibilité de résistance
chez ces ravageurs, parce que leurs populations
hivernantes sont rares au Canada.
Le Bureau de la
biosécurité végétale vérifie périodiquement la
conformité aux exigences en matière de
GRI. |
7. Possibilité
d’émergence de sujets spontanés tolérants à de multiples
herbicides et de mauvaises herbes tolérantes aux
herbicides |
|
L’adoption généralisée
de plusieurs cultures différentes dotées de types
nouveaux de tolérance aux herbicides pourrait aussi
entraîner l’émergence de sujets spontanés présentant une
gamme de tolérances à divers herbicides. Par conséquent,
cette technologie doit être utilisée dans le cadre d’une
approche intégrée pouvant comprendre des herbicides à
modes d’action différents ou d’autres méthodes de lutte
contre les mauvaises herbes. Il faut également éviter
d’utiliser, pour la rotation des cultures, des espèces
qui seraient toutes tolérantes au même herbicide.
L’utilisation continue du même herbicide risque
également d’exercer une pression sélective importante
favorisant l’apparition de mauvaises herbes résistant à
cet herbicide. Par conséquent, le personnel de
vulgarisation agricole des secteurs public et privé doit
promouvoir des pratiques de lutte vigilantes auprès des
producteurs qui utilisent ces lignées tolérant un
herbicide afin de réduire au minimum l’apparition de
sujets spontanés résistant à plusieurs herbicides et de
populations de mauvaises herbes tolérant les herbicides.
L’ACIA
tient pour acquis que Dow AgroSciences
Canada Inc. a
élaboré et mettra en œuvre un plan de gestion des
herbicides concernant le maïs tolérant au glufosinate,
qui tient compte de ces éléments. |
1. Impact possible
de la lignée de maïs DAS-06275-8 sur la nutrition du
bétail |
|
Composition
nutritionnelle de la lignée de maïs DAS-06275-8
La composition
nutritionnelle des grains et des plantes entières de la
lignée TCDAS-06275-8 a été comparée à celle d’une lignée
témoin à patrimoine génétique semblable. L’analyse de la
plante entière a porté sur la détermination de la teneur
des éléments suivants : macronutriments,
ADF,
NDF,
Ca et
P, et celle du grain,
sur celle de ces éléments : principaux acides gras,
acides aminés, vitamine A, acide folique, tocophérols,
vitamines B, minéraux, métabolites secondaires
(inositol, raffinose, furfural, acide p-coumarique et
acide férulique) et facteurs antinutritionnels (acide
phytique et inhibiteur de la trypsine). Comparativement
au témoin, on a constaté dans les grains de la
lignée TCDAS-06275-8 une teneur beaucoup plus faible en
phosphore, mais toutes les valeurs se rapprochaient de
celles indiquées dans la littérature. En revanche, bien
que les mesures concernant le calcium, la vitamine A et
les tocophérols totaux aient été similaires pour
l’ensemble des traitements, elles se situaient à
l’extérieur des plages de valeurs publiées dans la
littérature.
Métabolites
secondaires et facteurs antinutritionnels
Les concentrations
d’inositol, de raffinose, de furfural, d’acide
p-coumarique, d’acide férulique, d’acide phytique et
d’inhibiteur de la trypsine étaient équivalentes dans
les grains de maïs provenant de la lignée DAS-06275-8 et
ceux des lignées témoins.
Le demandeur a montré
que la composition nutritionnelle du maïs de la lignée
DAS-06275-8 était équivalente à celles du maïs des
lignées témoins. |
2. Impact possible
de la lignée de maïs DAS-06275-8 sur le bétail ainsi que
sur les travailleurs et des tiers |
|
D’après l’utilisation
passée des protéines Cry de
B.t.
d’origine bactérienne et selon les publications traitant
du sujet, il ressort que ces substances ne sont pas
toxiques pour les humains ni pour les autres vertébrés.
Les mélanges insecticides microbiens renfermant des
protéines Cry de
B.t.
se sont révélés peu toxiques pour les mammifères dans
les études effectuées au cours des 40 dernières années.
La séquence d’acides aminés de la protéine Cry1F
présente dans la lignée de maïs DAS-06275-8 est
identique à celle de la protéine Cry1F présente dans des
plantes cultivées déjà approuvées au Canada. La protéine
Cry1F ne présente pas d’homologie biologique appréciable
avec des toxines ou des allergènes connus. On ne la
trouve qu’en faible quantité dans les aliments du
bétail. Il s’agit en outre d’une protéine thermolabile
qui est rapidement décomposée dans le tube digestif. Une
étude de la toxicité orale aiguë chez la souris portant
sur la protéine Cry1F d’origine bactérienne n’a indiqué
aucun effet nocif de la protéine à une concentration de
576 mg/kg
de poids corporel. Une étude évaluant la toxicité
alimentaire de la protéine Cry1F chez le colin de
Virginie a également été réalisée. Aucun effet nocif n’a
été mis en évidence.
L’enzyme PAT est
hautement spécifique de son substrat et a été bien
définie. L’exposition à la protéine PAT n’est pas
nouvelle. Le gène bar a été isolé d’une bactérie
courante dans le sol, Streptomyces hygroscopicus. Ce
gène est présent dans le milieu et n’a pas d’effet
nuisible connu sur les humains et les animaux. De plus,
la protéine PAT codée par le gène bar est exprimée dans
diverses plantes cultivées autorisées au Canada. La
protéine PAT codée par le gène bar ne présente aucune
homologie importante pertinente sur le plan biologique
avec des toxines ou des allergènes connus. Les études
indiquent que la protéine est instable lorsqu’elle est
exposée à la chaleur ou à un
pH
faible. Elle devient inactive en une minute lorsqu’elle
est soumise aux conditions qui règnent normalement dans
l’estomac et l’intestin des mammifères. Une étude de la
toxicité orale aiguë chez la souris portant sur la
protéine PAT d’origine bactérienne n’a révélé aucun
effet nocif de la protéine à une concentration de 3250
mg/kg de
poids corporel.
D’après les
renseignements fournis par Dow
AgroSciences Canada Inc.,
les protéines Cry1F et PAT sont peu susceptibles de se
comporter comme des toxines ou des allergènes. Selon les
niveaux d’exposition prévus et les résultats des
épreuves susmentionnées, l’exposition aux protéines
Cry1F et PAT ne devrait pas présenter de risque
significatif pour le bétail ni pour les travailleurs ou
des tiers. |
Si, une fois l’autorisation de
la dissémination de la lignée DAS-06275-8 dans l’environnement
accordée, Dow AgroSciences Canada
Inc. prend connaissance
de nouvelles données en matière de risque pour l’environnement,
pour la santé des humains ou des animaux pouvant résulter de la
dissémination de la lignée de maïs DAS-06275-8, elle doit
immédiatement en informer l’ACIA.
À la lumière de ces renseignements nouveaux, l’ACIA
réévaluera le risque potentiel pour l’environnement et la santé
humaine ou animale qui pourrait résulter de la dissémination
dans l’environnement de la lignée DAS-06275-8 et réexaminera sa
décision à l’égard de l’utilisation comme aliment du bétail et
de la dissémination dans l’environnement de cette lignée de
maïs. L’ACIA
peut maintenir, modifier ou supprimer les conditions existantes
concernant la dissémination; imposer des conditions
additionnelles; ou refuser ou annuler une autorisation ainsi
qu’exiger du demandeur qu’il cesse la dissémination du
VCN et
qu’il prenne les moyens appropriés nécessaires pour l’éliminer
de l’environnement ou réduire au minimum le risque imposé à
l’environnement.
Après examen des données et des
renseignements présentés par Dow AgroSciences
Canada Inc. et après
comparaison de la lignée DAS-06275-8 avec des contreparties de
maïs non modifiées, le Bureau de la biosécurité végétale de l’ACIA
conclut que les gènes nouveaux et leurs caractères
correspondants ne confèrent pas à ce végétal des
caractéristiques qui entraîneraient des effets sensibles sur
l’environnement, intentionnels ou non, après dissémination en
milieu ouvert. Dow AgroSciences Canada
Inc. a élaboré un plan
de gestion de la résistance des insectes qu’elle prévoit mettre
en œuvre.
Après examen des données et des
renseignements présentés par Dow AgroSciences
Canada Inc. et après
comparaison de la lignée DAS-06275-8 avec des contreparties de
maïs non modifiées, la Section des aliments du bétail de l’ACIA
conclut que le gène modifié et son caractère correspondant ne
confèrent pas à ce végétal de caractéristiques qui pourraient
susciter des inquiétudes quant à l’innocuité ou à la composition
nutritionnelle de la lignée DAS-06275-8 pour les animaux
d’élevage. Le maïs-grain, ses sous-produits et l’huile de maïs
figurent déjà à l’annexe IV du
Règlement sur les aliments du bétail et peuvent donc être
utilisés dans les aliments du bétail au Canada. La lignée de
maïs DAS-06275-8 a été évaluée et s’est révélée essentiellement
équivalente aux variétés de maïs classiques en ce qui a trait à
l’innocuité et à la valeur nutritionnelle. La lignée DAS-06275-8
et ses produits sont considérés comme satisfaisant à la
définition actuelle d’ingrédient, et leur utilisation en cette
qualité dans les aliments du bétail est approuvée au Canada.
La dissémination en
milieu ouvert de la lignée de maïs DAS-06275-8 et son
utilisation comme aliment du bétail sont par conséquent
autorisées à compter du 19 juin 2006. Cette autorisation couvre
également tous les descendants de la lignée DAS-06275-8 et ses
lignées sœurs issues de la transformation originale ainsi que
tous leurs descendants pourvu qu’aucun croisement
interspécifique ne soit réalisé, que les utilisations prévues
soient semblables, qu’une caractérisation ait démontré que ces
végétaux ne présentent aucun autre caractère nouveau additionnel
et qu’ils soient essentiellement équivalents, quant à
l’utilisation précise à laquelle ils sont destinés et au risque
qu’ils présentent pour l’environnement ainsi que pour la santé
humaine et animale, aux végétaux actuellement cultivés, et
pourvu que les nouveaux gènes soient exprimés à un niveau
semblable à celui de la lignée autorisée et pourvu que les
exigences en matière de gestion de la résistance des insectes
énoncées dans le présent document soient respectées.
La lignée de maïs
DAS-06275-8 est soumise aux mêmes exigences phytosanitaires que
ses contreparties non modifiées.
Voir les Décisions relatives
aux aliments nouveaux de Santé Canada pour une description de
l’évaluation de l’innocuité alimentaire de la lignée de maïs
DAS-06275-8. Les Décisions relatives à l’innocuité des aliments
peuvent être consultées sur le
site Web de Santé Canada, à l’adresse suivante :
http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/gmf-agm/appro/index_f.html
Ce document est publié par la
Division de la santé des animaux et de l’élevage et la Direction
des produits végétaux de l’Agence canadienne d’inspection des
aliments. Pour de plus amples renseignements, veuillez
communiquer avec le Bureau de la biosécurité végétale ou la
Section des aliments du bétail aux adresses suivantes :
Bureau de la biosécurité
végétale
Direction des produits végétaux
59, promenade Camelot
Ottawa (Ontario)
Ontario K1A 0Y9
(613) 225-2342 |
Section des aliments du
bétail
Division de la santé des animaux et de l’élevage
Direction des produits animaux
59, promenade Camelot,
Ottawa (Ontario) K1A 0Y9
(613) 225-2342 |
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