Brussels, Belgium
July 18, 2005
[Excerpts]
La Commission européenne a décidé
d'engager des procédures d'infraction contre la France dans dix
dossiers concernant des violations de la législation de l'UE en
matière d'environnement. Trois avertissements ont été adressés à
la France pour défaut d'observation des arrêts de la Cour de
justice des Communautés européennes concernant les
micro-organismes génétiquement modifiés (MGM), les organismes
génétiquement modifiés (OGM) et la gestion des déchets. La
France recevra en outre, dans le cadre de la dernière étape
avait la saisine éventuelle de la Cour par la Commission, sept
avertissements finals pour non-respect d'autres dispositions de
la législation de l'UE dans le domaine de l'environnement. Ces
mesures s'inscrivent dans le cadre d’une série de décisions
contre plusieurs États membres actuellement annoncées par la
Commission concernant des infractions au droit de
l’environnement. Dans l'intervalle, la Commission a été en
mesure de classer plusieurs dossiers d'infraction évoqués
précédemment, la France ayant pris les mesures requises.
«Je me réjouis d'avoir pu clore
plusieurs procédures engagées contre la France», a déclaré M.
Stavros Dimas, Commissaire européen responsable de
l'environnement. «Bon nombre d'affaires doivent cependant encore
être réglées. Je suis convaincu que la France va continuer à
prendre des mesures dans ce sens. Il est particulièrement
inquiétant que, dans plusieurs cas, la France ne se soit pas
conformée aux arrêts de la Cour». M. Dimas a ensuite ajouté que
la politique de l'UE en matière d'environnement garantissait un
niveau élevé de protection de l'environnement – répondant ainsi
à la demande exprimée clairement par les Européens.
Micro-organismes
génétiquement modifiés: dernier avertissement pour défaut
d'exécution d'un arrêt de la Cour
La Commission a adressé à la
France un ultime avertissement écrit pour défaut d'exécution
d'un arrêt rendu par la Cour européenne de justice le 27
novembre 2003. Il est reproché à la France de n'avoir pas
correctement transposé en droit national la directive de l'UE
relative à l'utilisation confinée de micro-organismes
génétiquement modifiés[1]
(MGM) (affaire C-429/01).
Cette directive régit les
travaux de recherche et les activités industrielles dans
lesquels des MGM, tels que des virus ou des bactéries
génétiquement modifiés, sont utilisés dans des conditions de
confinement – par exemple dans des laboratoires – excluant tout
contact avec la population et l'environnement.
Dans sa législation nationale,
la France n'a pas veillé à ce que des plans d'urgence soient
établis à l'intention de la population riveraine en cas
d'accident, à ce que les services d'urgence soient sensibilisés
aux risques et à ce que le public soit informé des mesures de
sécurité mises en place et du comportement à adopter. Si la
France ne prend pas les mesures nécessaires pour se mettre en
conformité, la Commission européenne pourrait demander à la Cour
de justice de lui infliger une amende.
OGM: premier avertissement
pour défaut d'exécution d'un arrêt de la Cour
La Commission a également
adressé à la France un premier avertissement écrit pour défaut
d'exécution d'un arrêt rendu par la Cour européenne de justice
le 15 juillet 2004 (affaire C-419/03). L'affaire concerne un
manquement à l'obligation d'adopter et de communiquer les
mesures nationales de transposition d'une directive de l'UE
visant à contrôler la dissémination d'organismes génétiquement
modifiés (OGM) dans l'environnement[2],
que ce soit à des fins expérimentales ou en vue de la mise sur
le marché d'un OGM. Cette directive occupe une place essentielle
dans la législation de l'UE concernant les OGM et vise à
garantir que seuls les OGM autorisés soient disséminés dans
l'environnement. Les procédures d'autorisation comprennent
notamment un contrôle scientifique de la sécurité et une
évaluation scientifique des risques pour l'environnement, une
information du public et un suivi rigoureux. La date limite pour
l'adoption de cette législation était le 17 octobre 2002.
[...]
Procédure juridique
Procédure standard
L'article 226 du traité
habilite la Commission à entamer une procédure contre un État
membre qui manque à ses obligations.
Si la Commission estime qu'une
infraction au droit communautaire justifie l'ouverture d'une
procédure d'infraction, elle adresse à l'État membre concerné
une «lettre de mise en demeure» (premier avertissement écrit),
l'invitant à présenter ses observations dans un délai déterminé,
généralement de deux mois.
En l'absence de réponse ou si
la réponse fournie par l'État membre n'est pas satisfaisante, la
Commission peut décider d'adresser à ce dernier un «avis motivé»
(dernier avertissement écrit).
Cet avis expose clairement et à
titre définitif les raisons pour lesquelles la Commission
considère qu'il y a eu infraction au droit communautaire et
invite l'État membre à se conformer à l'avis dans un délai
déterminé, qui est normalement de deux mois.
Si l'État membre ne se conforme
pas à l'avis motivé, la Commission peut décider de saisir la
Cour de justice des Communautés européennes. Si la Cour constate
qu'il y a eu infraction au traité, l'État membre incriminé est
tenu de prendre les mesures nécessaires pour se mettre en
conformité.
Sauf indication contraire, les
procédures d'infraction visées dans le présent communiqué de
presse ont été engagées au titre de l'article 226.
Procédure de suivi
L'article 228 du traité
habilite la Commission à poursuivre un État membre qui ne s'est
pas conformé à un arrêt de la Cour de justice des Communautés
européennes, également en lui adressant un premier avertissement
écrit («lettre de mise en demeure»), puis un deuxième et dernier
avertissement écrit («avis motivé»). Cet article permet
également à la Commission de demander à la Cour d'imposer à
l'État membre incriminé le paiement d'une amende.
Les statistiques actualisées
relatives aux procédures d'infraction en général peuvent être
consultées à l'adresse suivante:
http://europa.eu.int/comm/secretariat_general/sgb/droit_com/index_en.htm
Pour les arrêts de la Court de
justice des Communautés européennes, voir l’adresse:
http://curia.eu.int/en/content/juris/index.htm
[1] Directive
90/219/CEE du Conseil relative à l'utilisation confinée de
micro-organismes génétiquement modifiés
[2] Directive
2001/18/CE du Parlement européen et du Conseil relative à la
dissémination volontaire d'organismes génétiquement modifiés
dans l'environnement |