July 7, 2001
An international team combining
researchers from CNRS1, INRA2, Canada, the United States,
Germany and Belgium has succeeded in sequencing and analysing
the genome of the bacterium Sinorhizobium meliloti. Rhizobia are
soil bacteria that are capable of assimilating nitrogen in the
air together with plants from the legume family, such as lucerne
or soybean, which consequently do not require applications of
nitrogen fertiliser. Such a process is referred to as
symbiosis3. Nitrogen is essential to plant growth, and a
shortage of nitrogen is one of the main limiting factors of
agricultural production. Although 80% of the earth's atmosphere
is made up of nitrogen, most plants are incapable of
assimilating it.
Knowledge of the genome of this
model rhizobium will make it possible to analyse the symbiosis
mechanisms between rhizobia and legume plants more efficiently.
It could eventually promote the use of atmospheric nitrogen with
a view to cheaper and less polluting farming. Moreover, the
structure of the S. meliloti genome suggests that the bacterium
may possibly have acquired these
symbiotic properties over time. These results have been
published in the journal Science4, in its 27 July 2001 issue.
The genome of the Sinorhizobium meliloti bacterium consists of
three different parts. The main part corresponds to the
chromosome of a bacterium that is unable to fix nitrogen via
symbiosis with a plant. The other two parts would have been
acquired successively by the bacterium later on. The first has
enabled it to live in the area immediately surrounding the plant
roots, i.e. the rhizosphere, a medium that is rich in organic
molecules released by the roots and where competition between
the numerous bacteria present is considerable. The second has
made it capable of inducing the formation of nodules on the
roots of legume plants and of assimilating nitrogen from the
atmosphere. The genetic information having enabled the legume
plants and the bacteria to form an association was probably
acquired via horizontal transfer, i.e. exchanges between
bacteria that do not resemble each other genetically.
The complete sequencing of the S. meliloti bacterium (which
forms a symbiotic association particularly with lucerne) will
enable researchers to undertake more efficient analyses of the
mechanisms by which symbiosis becomes established and functions,
in particular with respect to the integration of plant
metabolism and bacterial metabolism during nitrogen fixation.
This is all the
more pertinent since S. meliloti is also the symbiotic bacterium
of the model legume plant Medicago truncatula, on which
international research is also focusing.
The researchers have deciphered
the sequence of the S. meliloti genome (6.7 million characters),
localised the genes in the sequence and predicted how they
probably function by comparing the sequences with information
available in the existing databases. They will then be able to
study which sets of genes are involved during the different
stages of symbiosis: bacterial recognition of the plant,
nodulation, infection, assimilation of atmospheric nitrogen. The
overall study of gene (transcriptome) expression will be
particularly instructive in terms of understanding the
physiological mechanisms involved.
The prospects for agriculture are considerable. The aim of this
research is to eventually promote the use of atmospheric
nitrogen with a view to sustainable agriculture, while reducing
the use of nitrogen fertilisers (nitrates) which are costly and
highly polluting when applied in excess. A first step in this
direction would be to intensify legume cropping (lucerne,
soybean, pea, field bean, etc.) since such plants can be
cultivated without nitrogen fertilisation and, moreover, are
rich in proteins that are of good health value. The transfer of
the ability to undertake symbiotic nitrogen fixation onto
cereals, however modestly, remains a long-term objective,
although the current studies do already provide insights into
such an idea.
http://sequence.toulouse.inra.fr/meliloti.html
(1) Laboratory of Genetics and Development (CNRS – University of
Rennes 1, Rennes)
(2) Joint Research Unit for Molecular Biology of
Plant/Micro-organism Relationships (CNRS - INRA, Toulouse)
(3) Rhizobium-legume symbiosis
The bacteria collectively referred to as rhizobia form an
association with plants from the legume family (lucerne,
soybean, pea, field bean to cite only examples of agricultural
importance) from which they both gain mutual benefit – this
association is referred to as symbiosis. Rhizobia are soil
bacteria that are able to cause the roots of legume plants to
form particular organs, nodules, within which they are capable
of assimilating nitrogen from the air, something that no plant
is able to do directly. In this alliance, the plants provide the
bacteria with a protective niche and energy and the bacteria, in
return, synthesises ammonia, a source of assimilable nitrogen,
for their host. Each year, the annual amount of nitrogen
produced all over the world by such rhizobium-legume symbiosis
is equivalent to that produced chemically by the fertiliser
manufacturing industry, and therefore plays an important
ecological and economic role.
(4) F. Galibert et al., The Composite Genome of the Legume
Symbiont Sinorhizobium meliloti, Science, 27/01/2001
Scientific contacts:
Francis Galibert, CNRS, Tel: 02 99 33 62 16 or 06 08 24 72 43,
E-mail:
Francis.Galibert@univ-rennes1.fr
Jacques Batut, INRA, Tel: 05 61 28 50 54 or 06 67 17 79 54
E-mail:
jbatut@toulouse.inra.fr
Séquençage de Sinorhizobium meliloti,
la bactérie qui permet à la luzerne de pousser en utilisant
l'azote de l'air
Une équipe internationale, associant le CNRS1, l’INRA2, et des
chercheurs canadiens, américains, allemands et belges a réalisé
le séquençage et l’analyse du génome de la bactérie
Sinorhizobium meliloti. Les rhizobium sont des bactéries du sol
capables d’assimiler l’azote de l’air en association (symbiose3)
avec les plantes de la famille des légumineuses, telles que la
luzerne ou le soja, qui de ce fait ne nécessitent pas d’engrais
azotés. Or, l’azote est indispensable à la croissance des
plantes et sa carence constitue l’un des principaux facteurs
limitants de la production agricole. L’atmosphère terrestre est
pourtant constituée à 80% d’azote, mais la plupart des plantes
sont incapables de l’assimiler.
La connaissance du génome de ce
rhizobium modèle va permettre d’analyser plus efficacement les
mécanismes de la symbiose entre les rhizobium et les
légumineuses. Elle pourrait, à terme, favoriser l’utilisation de
l’azote atmosphérique dans le contexte d’une agriculture moins
coûteuse et moins polluante. La structure du génome de S.
meliloti suggère en outre un scénario possible d’acquisition par
la bactérie de ses propriétés symbiotiques au cours de
l’évolution. Ces résultats sont publiés dans la revue Science4
du 27 juillet 2001.
Le génome de la bactérie Sinorhizobium meliloti est constitué de
trois parties distinctes. La partie principale correspond au
chromosome d’une bactérie non capable de fixer l’azote en
symbiose avec une plante. Les deux autres parties auraient été
acquises ultérieurement et de façon successive par la bactérie.
La première lui a permis de vivre dans l’environnement immédiat
des racines des plantes, la rhizosphère, milieu riche en
molécules organiques excrétées par les racines et où la
compétition entre les nombreuses bactéries présentes est forte.
La deuxième l’a rendue capable d’induire la formation de nodules
sur les racines d’une Légumineuse et d’assimiler l’azote
atmosphérique. L’acquisition de l’information génétique ayant
permis ce rapprochement
graduel des légumineuses et des bactéries s’est probablement
faite par transfert horizontal, c’est à dire par échange entre
des bactéries qui ne sont pas génétiquement proches.
Le séquençage complet de la bactérie S. meliloti(qui forme une
association symbiotique notamment avec la luzerne) va permettre
aux chercheurs d’analyser plus efficacement les mécanismes
d’établissement de la symbiose et de son fonctionnement, en
particulier l’intégration des métabolismes de la plante et de la
bactérie au cours de la fixation de l’azote. D’autant plus que
S. meliloti est également la bactérie symbiotique de la
légumineuse modèle Medicago truncatula, qui fait, elle aussi,
l’objet d’un effort de recherche international. Les chercheurs
ont décrypté la séquence du génome de S. meliloti (6,7 millions
de caractères), ils ont localisé les gènes sur la séquence et
prédit leur fonction probable, par comparaison des séquences
avec les informations disponibles dans les banques de données.
Dans un deuxième temps, ils vont pouvoir étudier quels sont les
ensembles de gènes mobilisés durant les différentes étapes de la
symbiose : reconnaissance de la plante par la bactérie,
nodulation, infection, assimilation de l’azote atmosphérique.
L’étude globale de l’expression des gènes (transcriptome) sera
particulièrement
instructive pour comprendre les mécanismes physiologiques à
l’œuvre.
Les perspectives pour l’agriculture sont importantes. L’objectif
de ces recherches est à terme de favoriser l’utilisation de
l’azote atmosphérique dans le contexte d’une agriculture
durable, tout en diminuant l’utilisation des engrais azotés
(nitrates) qui sont coûteux et polluants, lorsqu’ils sont en
excès. L’intensification de la culture des légumineuses,
(luzerne, soja, pois, féverole, etc.)
qui présentent l’intérêt d’être cultivables sans engrais azotés
et qui de surcroît sont riches en protéines de bonne qualité
sanitaire, serait un premier pas dans cette direction. Le
transfert d’une capacité de fixation symbiotique de l’azote,
même modeste, aux céréales reste un objectif à long terme, mais
que les travaux actuels permettent d’entrevoir.
http://sequence.toulouse.inra.fr/meliloti.html
(1) Laboratoire de génétique et développement (CNRS – Université
de Rennes 1, Rennes)
(2) Laboratoire de biologie moléculaire des relations
plantes-microorganismes (CNRS - INRA,Toulouse)
(3) La symbiose rhizobium-légumineuses
Les bactéries collectivement appelées rhizobium forment avec les
plantes de la famille des légumineuses (luzerne, soja, pois,
féverole pour ne citer que des exemples d’intérêt agricole) une
association à bénéfices réciproques appelée symbiose. Les
rhizobium sont des bactéries du sol capables d'induire sur les
racines des légumineuses la formation d'organes particuliers,
les nodosités, au sein desquels ils sont capables d’assimiler
l'azote de l'air, ce qu’aucune plante n’est capable de faire
directement. Dans cette association, la plante fournit une niche
protectrice et de l'énergie aux bactéries qui, en échange,
synthétisent de l'ammoniac, source d’azote assimilable pour leur
hôte. Cette symbiose rhizobium-légumineuses fournit chaque
année, à l'échelle de la planète, une quantité d'azote
équivalente à celle synthétisée par voie chimique dans
l'industrie des engrais, et joue donc un rôle écologique et
économique considérable.
(4) F. Galibert et al., The Composite Genome of the Legume
Symbiont Sinorhizobium meliloti, Science, 27/01/2001
Contacts scientifiques :
Francis Galibert, CNRS, Tél : 02 99 33 62 16 ou 06 08 24 72 43,
Mél :
Francis.Galibert@univ-rennes1.fr
Jacques Batut, INRA, Tél : 05 61 28 50 54 ou 06 67 17 79 54
Mél :
jbatut@toulouse.inra.fr
INRA news release
N3840
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