France
2006
Une journée pour la promotion du
Lin oléagineux a été organisée par
Laboulet pour les
professionnels et décideurs du secteur agricole français à
l'échelon national le 19 juin 2006, à Saint Agnan. Situé à une
demi-heure de Toulouse, c'est le site de la recherche de
Laboulet en matière de Tournesol, de Maïs et de Sorgho, ainsi
que d'expérimentation Lin d'hiver.
L'organisation d'une telle journée dans le Sud-Ouest correspond
à la volonté de Laboulet de promouvoir une culture d'hiver
alternative dans une zone qui jusqu'à présent se consacre peu à
cette culture, non pas pour des raisons techniques mais par
méconnaissance... Au cours de cette journée, Gildas Marquier,
Directeur commercial grandes cultures, et Xavier Guillot,
coordinateur R&D, ont exposé les tenants et aboutissants de la
culture du lin oléagineux :
· Rendement,
· Marché pour son huile riche en OMEGA 3
· Marché comme aliment pour le bétail
Chaque année Laboulet mobilisera
ainsi ses partenaires et clients pour leur faire part des états
d'avancement
de sa génétique et de sa connaissance du marché.
Laboulet sélectionne depuis 1992 des lins de printemps et
d'hiver pour des applications industrielles (trituration pour
extraire l'huile utilisée en peinture, encres d'imprimeries,
revêtements de sol en linoléum, produits cosmétiques et
détergents, lubrifiants spéciaux, produits de traitements,
additifs de plastiques...) et alimentaires (nutrition animale et
humaine : graine de lin entière en boulangerie et en
alimentation animale,
ainsi que le tourteau), avec les exigences agronomiques et
technologiques suivantes :
- Répondre aux besoins des
agriculteurs en terme de productivité, facilité de récolte
et tenue de tige,
rusticité, régularité, tolérance aux maladies et au froid.
- Satisfaire rigoureusement
aux exigences des utilisateurs finaux : haute teneur en
huile, grande
richesse en acide linolénique, clarté et siccativité de
l'huile, facilité d'extraction par pressage à froid, forte
teneur protéique du tourteau, digestibilité...
Le lin oléagineux est une
excellente tête d'assolement à cycle court (environ 140 jours
pour le lin de printemps), qui permet des ruptures avantageuses
dans les rotations céréalières et betteravières. Il n'héberge
pas le nématode de la betterave et n'est pas sensible aux
maladies des céréales, ni aux ravageurs tels que taupins. C'est
une culture saine, productive, respectueuse de l’environnement,
offrant de nombreux débouchés diversifiés, et un très bon
précédent céréales (blé).
Il existe un marché et une valorisation pour le lin, la
fédération d’une filière concertée et dynamique est en cours.
Dans le contexte agricole actuel, la mise en place d'une telle
culture offre une alternative non négligeable pour les
agriculteurs si elle induit une progression du revenu ou une
meilleure répartition des charges de travail sur 1'exploitation.
Des progrès sont également effectués pour valoriser tous les
co-produits du lin oléagineux : les lignanes pour l'industrie
cosmétique et médicale, les pailles pour des applications en
papeterie, en construction de matériaux composites (isolants),
pour la bio-combustion... En effet, le contexte national a
évolué avec un nouvel intérêt pour les fibres de lin oléagineux,
avec des applications en biomasse combustible pour le chauffage
collectif (la paille de lin oléagineux possède un très bon
potentiel calorifique) et l’électricité, ou en isolation pour
l'industrie du bâtiment.
Ces débouchés peuvent aussi garantir un revenu supplémentaires à
l’agriculteur.
Un dossier est également en cours d'étude en France pour
l'autorisation d'huile de lin en mélange pour l'alimentation
humaine. Ce dernier marché est en pleine expansion, et des
besoins existent pour des aliments
naturellement plus riches en Oméga 3.
L’Acide a-Linolénique appartient à la famille des acides gras
essentiels, c'est le précurseur des Oméga 3, ceux-ci ne peuvent
pas être synthétisé dans notre organisme et doivent nous être
fourni par l’alimentation. Les végétaux constituent une source
majeure d’ALA, qu'on retrouve accumulé dans les triglycérides,
l'huile de lin étant la plus riche. De nombreuses études
scientifiques prouvent l'incidence positive des acides gras
poly-insaturés : la quantité moyenne d'Oméga 3 ingérée au sein
de la population française est inférieure aux apports
nutritionnels conseillés alors que la dose d’acides gras saturés
ou d’Oméga 6 est trop élevée. Or aujourd'hui, notre alimentation
a évolué et ne couvre pas tous les besoins essentiels : nous
mangeons trop et mal - trop de mauvais sucres et de mauvaises
graisses et pas assez de sucres lents et de bonnes graisses, ce
qui provoque l'apparition de nouvelles maladies contemporaines
de civilisations : surpoids, obésité, diabète, maladies
cardio-vasculaires…
Les animaux procurent à l’homme 60 % de ses matières grasses
(beurre, fromage, charcuteries, oeufs, poisson….) mais eux aussi
ont modifié leur façon de manger, à cause du changement des
systèmes de production, des dates de vêlage, des régimes des
animaux d’élevage et de la généralisation du système maïs
- soja, des choix génétiques (Sélection Taux Utiles)...
Ainsi en 40 ans, le rapport Oméga 6 / Oméga 3 dans
l'alimentation, qui devrait se situer autour de 5, a été
multiplié par 6 et est à ce jour de 23, évolution que l'on
retrouve aussi dans la composition du lait maternel.
Un rééquilibrage des besoins, via une réduction de la
consommation de lipides animaux au profit des huiles végétales
est nécessaire, et une alimentation enrichie en ALA a des
conséquences favorables sur la santé humaine.
Les animaux herbivores se nourrissent de plantes originellement
riches en ALA (notamment l’herbe de printemps). Ils accumulent
sous forme native (acide linolénique) ou modifiée ces acides
gras dans leurs tissus. Lorsque nous consommons le lait, les
oeufs ou la viande de ces animaux, nous ingérons des Oméga 3.
Des expériences ont été menées afin d'enrichir la ration des
animaux d’élevage - bovins, porcs, poules pondeuses, chèvres -
en y ajoutant une portion quotidienne de graines de lin sous
forme extrudée. Ce procédé de cuisson sous pression rend l’huile
incluse dans les cellules végétales accessible aux
microorganismes du rumen. Des premiers tests, effectués sur des
régimes hivernaux de vaches laitières, ont mis en évidence des
effets bénéfiques sur la fécondité, l’état d’engraissement,
ainsi qu’une diminution du taux butyreux au profit de la
production de protéines. Cette pratique permet d’obtenir des
produits finis enrichis naturellement en
Oméga 3 à longues chaînes, les animaux réalisant au profit de
l’Homme la phase d’élongation /désaturation, d'excellente
qualité nutritionnelle et sans pour autant modifier les
habitudes alimentaires des consommateurs.
De nombreux aliments enrichis en Oméga 3 sont aujourd'hui
disponibles sur le marché et sont très intéressants d’un point
de vue nutritionnel et gustatif. L’association Bleu-Blanc-Coeur
regroupe les différents partenaires de la filière Lin -
semenciers, producteurs fermiers, éleveurs, fournisseurs en
nutrition animale, transformateurs, distributeurs - engagés dans
cette voie.
L'intérêt du secteur semencier pour les applications du lin, en
alimentation animale et humaine ainsi que leurs débouchés,
s'étend donc à l'amélioration des plantes déjà naturellement
intéressantes pour leur capacité à fournir de l’Acide
a-linolénique et la sélection de plantes adaptées, qui
présentent de bonnes caractéristiques en regard des huiles
produites ou de leur composition nutritionnelle.
Les critères et utilisations recherchés sont :
- Forte teneur protéique
pour valoriser le tourteau. Aspect qualitatif (lysine)
- Exceptionnelle
richesse en acide linolénique, permettant d'introduire
le lin, sous forme de graines
entières cuites, dans la ration des animaux d'élevage
pour produire des oeufs, du lait, du beurre, de la
viande naturellement riches en acides gras insaturés,
avec moins de matière grasse et plus de protéines.
- Incorporation de
graines de lin dans les aliments : gaufres, salades,
pain, céréales, barres
énergétiques, mélanges à pâtisseries, soupes, lin
broyé...
La culture du lin, ses graines et
leurs constituants - précurseur des acides gras Oméga 3,
composés
phytoestrogènes (lignanes) - qui sont intégrés à l’alimentation
permettent de satisfaire les attentes des clients
en terme de :
- Préservation de
l'environnement, écologie, nature, durabilité.
- Equilibre,
bénéfices pour la santé chez l'animal, ainsi que
chez l'Homme : profil sanguin, éléments du bilan
lipidique (cholestérol, triglycérides), prévention
des risques cardio-vasculaires, rôle dans le diabète
de type 2...
- Plaisir sensoriel,
saveur, tendreté, qualité gustative.
- Traçabilité totale
et maitrisée, sécurité sanitaire.
Cette journée Alternatives Lin
avait donc pour but de sensibiliser les différents acteurs et
opérateurs de la filière sur les avantages de cette culture et
ses débouchés. Les objectifs sont de continuer à améliorer la
compétitivité de la plante lin, créer une filière dynamique et
durable en Europe, mobiliser les acteurs, de l’agriculteur à
l’utilisateur, favoriser la mise en place d'une démarche
contractuelle pérenne en concertation avec les différents
opérateurs de la filière, accroître progressivement notre offre
contractuelle, pilier de notre stratégie commerciale, et
développer notre gamme variétale grâce à une politique de vente
s'appuyant exclusivement sur la distribution.
Les retombées attendues sont :
- une
augmentation sensible des surfaces cultivables
en lin oléagineux
- une plante
multi-fonctions autorisant des valorisations
industrielles et alimentaires de tous ses
constituants (graine, huile, tourteau,
co-produits pour les agro-matériaux, la
construction de bâtiments..), limitant ainsi les
déchets.
- une plante
respectueuse de l’environnement,s'inscrivant
parfaitement dans la démarche d'agriculture
durable et raisonnée, avec un travail sur la
gestion des traitements contre les maladies.
- une fédération
de moyens contribuant à la création d’une
filière lin oléagineux, afin de pérenniser et
valoriser cette espèce sur le long terme.
Ces travaux sont menés dans le
cadre de la sélection et production technique Laboulet, et via
plusieurs programmes de recherches labellisés par le Pôle de
Compétitivité Agro-Ressources et Industries, pôle mondial, au
sein duquel Laboulet est porteur de projet et collabore avec de
nombreux universitaires et industriels. |
|