Switzerland
January 14, 2009
Source:
Agence
d'information agricole romande (AGIR)
Cent ans au service des meilleures
variétés !
Quelque trois cents personnes se sont retrouvées, ce matin, à
Yverdon pour fêter l’Association suisse des sélectionneurs
(ASS), - rebaptisée aujourd’hui Société coopérative des
sélectionneurs -, créée dans cette même ville en 1909. A
cette époque, les paysans représentaient 60% de la population et
beaucoup d’entre eux sélectionnaient leurs variétés de pommes de
terre ou de blé. Depuis, la pratique s’est professionnalisée et
l’ASS compte quelque 400 sélectionneurs qui contribuent
largement à la qualité des produits agricoles suisses. L’heure
était donc à la reconnaissance et aux remerciements sans oublier
toutefois de se poser les bonnes questions sur l’avenir. Une
table ronde ayant pour thème le futur des semences et des plants
certifiés a ainsi conclu l’assemblée générale.
Présidée par Jean-Luc Pidoux, l’assemblée générale de
l’Association suisse des sélectionneurs a eu un éclat tout
particulier, ce matin à Yverdon, les sélectionneurs aussi bien
que les invités ne s’y sont pas trompés en répondant massivement
à l’invitation. Pour fêter l’événement, l’ASS a édité une
brochure de 28 pages retraçant les nombreuses étapes de la
société coopérative de 1909 à aujourd’hui. Distribué lors de
l’assemblée, ce document a ainsi permis au directeur, Jacques
Auderset, de se concentrer sur le rapport de l’ASS.
D’une saison…
L’ASS enregistre, pour l’exercice 2007-2008, des ventes de
semences de céréales de 6'121 tonnes (+4%) et des ventes de
plants de pommes de terre de 7'369 tonnes (+23%). Un bémol
cependant, 702 tonnes de plants de pommes de terre sont restées
invendues en fin de campagne. Quant aux ventes de semences de
trèfles, elles sont déficitaires depuis trois ans car les
rendements sont très bas à cause des conditions météorologiques.
…à l’autre
En automne 2008, les ventes de semences de céréales ont
malheureusement régressé pour atteindre 5'400 tonnes, soit une
baisse de 9%. Et, malgré une action de blé fourrager pour les
semis d’automne 2008 lancée par la Fédération suisse des
producteurs de céréales, la vente de semences de blés fourragers
a baissé de 130 tonnes. Du côté des pommes de terre, 2008 a été
une année favorable. En effet, malgré une surface inférieure,
7'700 tonnes de plants ont été produits, soit 2 % de plus qu’en
2007 et les rendements ont été supérieurs à l’année précédente.
L’ASS a ainsi commercialisé 5'436 tonnes de plants à cette
période.
Autour de la table
Animée par Claude Quartier – par ailleurs auteur de la brochure
du 100e –, une table ronde a permis à Willy Gehriger, directeur
général de fenaco, John Dupraz, président de Swissgranum,
Bernard Lehmann, professeur EPFZ, et Dario Fossati,
sélectionneur céréales à l’Agroscope de Changins, d’imaginer
l’avenir de l’ASS.
En préambule, Willy Gehriger a signalé que, durant le temps
écoulé en assemblée générale, la population mondiale avait
augmenté de l’équivalent du nombre d’habitants de la ville
d’Yverdon… Ce qui lui a permis de souligner l’importance de la
production agricole – et donc de la production de semences –,
aujourd’hui bien sûr, mais surtout demain lorsque nous serons
quelque 9 milliards sur Terre.
Une terre d’ailleurs pas extensible, comme l’a rappelé Bernard
Lehmann en évaluant la surface cultivable de la planète à 1,4
milliard d’hectares. Et d’ajouter qu’outre l’augmentation de la
population, les habitudes alimentaires changeant, il faudra de
plus en plus de protéines ! Il serait donc, selon lui, «
irresponsable de diminuer les surfaces agricoles en Suisse ».
De son côté, John Dupraz a parlé de souveraineté alimentaire «
qu’on appelait autrefois auto-suffisance », et il s’est
interrogé sur le fait que l’Office fédéral de l’agriculture ne
défendait pas assez ce principe de base.
Ensemble, les participants ont évoqué le fait que,
historiquement, l’ASS proposait de nouvelles variétés de
céréales mais pas de pommes de terre, se cantonnant à faire de
la multiplication.
Réponse proposée par Willy Gehriger : Il y a d’abord le climat,
peu favorable à la création de nouvelles variétés ; la
multiplication, c’est un peu un travail d’horloger qui
correspond bien à la mentalité suisse ; enfin, il n’existe pas
de marché mondial des pommes de terre car celles-ci sont
hautement périssables, ainsi chaque pays multiplie les variétés
qui lui convient.
Passant ainsi du mondial au local, les intervenants ont démontré
un consensus évident : oui, il y aura des sélectionneurs dans
cent ans et ils seront réunis dans une organisation qui
ressemblera fort à l’ASS. |
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