Paris, France
January 23, 2008
Source:
INRA
Les invasions biologiques, en
particulier d’invertébrés, sont une des principales causes de
diminution de la biodiversité et ont également un impact sur
l’activité économique. Les recherches n’avaient concerné jusqu’à
présent que des cas d’espèces et aucune appréciation globale de
l’importance de la faune exotique déjà établie en Europe, comme
dans chacun des pays, n’était disponible. Associant 15
institutions des différents pays européens, le projet européen
DAISIE (Delivering Alien Invasive Species Inventories in Europe)
conduit entre 2005 et 2008, a visé à combler cette lacune pour
tous les groupes animaux et végétaux.
1517 espèces exotiques d'invertébrés terrestres ont été
répertoriées
Cinq équipes INRA(2) ont participé au projet DAISIE, l’INRA
assurant la coordination au plan européen des études sur les
invertébrés terrestres et les champignons. La base de données
continentale compilée par les chercheurs pour les invertébrés
terrestres exotiques en Europe contient plus de 10 500 entrées,
incluant la région d’origine de ces espèces, leur régime
alimentaire, les hôtes et marchandises associées et, pays par
pays, les dates et voies d’arrivée, l’impact écologique et
économique, avec la bibliographie afférente.
L'implantation d'invertébrés exotiques croît et s'accélère
Ce travail a permis de mettre en évidence un total surprenant de
1517 espèces exotiques d’insectes, acariens, vers et autres
mollusques terrestres déjà établies sur le continent européen.
Une analyse préliminaire révèle un accroissement marqué des
arrivées d’espèces exotiques avec la mondialisation. Une moyenne
de 19 espèces exotiques d’invertébrés, en grande majorité des
insectes, s’est ainsi établie par an en Europe durant la période
2000-2007 contre 10 en moyenne par an entre 1950 et 1975. Ces
espèces viennent principalement d’Asie, largement devant
l’Amérique du Nord. Moins de 10% de ces espèces ont été
délibérément introduites pour la lutte biologique ou à des fins
récréatives (par exemple pour des élevages de papillons destinés
aux collectionneurs),la majorité arrivant comme contaminants de
marchandises.
Le commerce des plantes ornementales sous toutes ses formes
semble la voie privilégiée d’invasion et la majorité des espèces
exotiques se sont établies dans des milieux liés aux activités
humaines (champs, parcs et jardins, habitations) plutôt que dans
les milieux naturels ou semi-naturels. Avec le réchauffement
climatique, on a aussi mis en évidence l’implantation
croissante, au moins dans les zones méridionales, d’espèces
d’origine subtropicale, voire tropicale.
L’INRA propose d'assurer la gestion permanente et
l’actualisation de la base de données concernant les invertébrés
exotiques. L’exploitation de celle-ci devrait faciliter la
gestion des invasions par une meilleure prédiction des
caractères susceptibles de faciliter l’établissement d’espèces
exotiques, la définition de groupes d’espèces et de marchandises
à risque, ainsi que par l’analyse de la susceptibilité des
écosystèmes. Un échange des données est prévu avec les bases
similaires chinoises (Académie des Sciences) et nord-américaines
(USDA Forest Service).
A l’issue de la réunion de clôture de ce projet, qui se tient le
23 Janvier à Portoroz (Slovénie), la base de données complète
sera librement accessible en ligne(2).
(1) Unités impliquées : Zoologie forestière, INRA d'Orléans ;
Centre de Biologie et Génétique des Populations, INRA de
Montpellier ; Station Commune de Recherches en
Ichtyophysiologie, Biodiversité et Environnement, INRA de Rennes
; Biologie et Gestion des Adventices, INRA de Dijon, et UMR
Biodiversité, Gènes et Ecosystèmes, INRA de Bordeaux
(2) à l’adresse :
http://www.europe-aliens.org |
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