Payenne, Switzerland
January 15, 2008
Source:
Agence
d'information agricole romande (AGIR)
Si l'année 2006 n'a pas été bonne
pour les rendements céréaliers, en revanche elle a permis à
l'Association suisse des sélectionneurs (ASS) d'augmenter les
ventes de semences de céréales, surtout de blé fourrager. Côté
plants de pomme de terre, la récolte a subi une diminution et la
vente a été médiocre, avec 10% d'invendus. Les assises de l'ASS
ont aussi relevé, via le rapport de son directeur Jacques
Auderset, que la prise en charge de ses invendus par la
Confédération ne serait plus effective l'an prochain, le mandat
de prestation national sur les pommes de terre tombant en 2009…
l'année du centième anniversaire de l'ASS ! Ce manque financier
à la culture des solanacées exigera une meilleure maîtrise des
quantités par variétés à mettre sur le marché pour éviter que
les prix soient sous pression. On s'achemine vers une diminution
des surfaces. Ceci tandis que 2008 est décrétée année
internationale de la pomme de terre, comme l'a relevé le
président Jean-Luc Pidoux.
"Il est bon de rappeler qu'il n'y a pas de pays sans paysans,
pas de paysan sans revenu et pas de revenu sans prix". Cette
trilogie paysan-revenu-prix, relevée par Jean-Luc Pidoux dans
son discours d'ouverture, a été au centre de nombreuses de
réflexions; celles-ci émanant aussi bien du Comité de l'ASS que
d'intervenants en fin d'assemblée tels Jacques Bourgeois,
directeur de l'Union suisse des paysans, et Fritz Glauser,
nouveau président de l'Union des paysans fribourgeois.
Jacques Auderset s'est inquiété du faible retour à la production
de l'augmentation du prix des céréales à cause de leur
raréfaction: "La partie qui revient réellement aux agriculteurs
est de plus en plus faible notamment avec le développement des
produits transformés". Pour le directeur, cette situation de
manque repositionne l'agriculture comme une activité hautement
stratégique. Il est à nouveau urgent de remettre sur la table
l'idée de souveraineté afin d'éviter toute dérive. La baisse
éventuelle des taxes à la frontière prévue par l'OFAG doit être
bien analysée. Il s'agit de réfléchir à une vraie organisation
de la politique agricole, spécialement concernant la production
végétale. Le chef de l'ASS pense que le changement est profond:
"Nous sommes entrés, qu'on le veuille ou non, dans une nouvelle
ère où la raréfaction progressive des ressources, de l'énergie,
des denrées alimentaires va bouleverser nos économies, nos modes
de vie et également peut-être, nos modes de production.
L'agriculture doit tenir une place de choix à l'avenir, ce qui
est certain c'est qu'elle devra rester productive tout en
préservant les ressources et l'environnement et, surtout, être
le plus efficace possible".
2007 meilleur que 2006
Pour l'heure, si le bilan de production et de vente de semences
en 2006 avait été maussade, sauf pour les blés fourragers qui
ont bien progressé, 2007 se montre plus réjouissant. Les
rendements en plants de pommes de terre retrouvent une belle
vigueur (supérieure d'un tiers à 2006) et les semences de
céréales ont progressé de 5%. Les triticales (croisement blé et
orge) explosent avec une augmentation de plus de 40%. Ombre, en
revanche, sur les récoltes de blés dont 100'000 tonnes ont
germé, représentant une perte d'un cinquième, manque qu'il a
fallu compenser par des importations à haut prix. Les céréaliers
s'alarment de la diminution d'environ 40'000 ha de blé entre
1999 et 2007 et regrettent la baisse des ventes de semences de
céréales fourragères. Au sein de l'ASS, on ne baisse pas les
bras. Les comptes sont sains et les idées ne manquent pas pour
ébaucher de nouvelles stratégies afin d'anticiper les nouvelles
donnes, notamment celles de la PA 2011.
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