Le comité de
préfiguration d’une Haute Autorité sur les OGM a présenté
mercredi 9 janvier 2008 ses conclusions sur le maïs Mon 810,
seul OGM actuellement cultivé en France. Verdict : « un
certain nombre de faits scientifiques nouveaux négatifs pour
la flore et la faune ». Ceux-ci présentent des
interrogations quant aux conséquences environnementales,
sanitaires et économiques possibles de la culture et de la
commercialisation du maïs transgénique MON 810.
Produit par la
firme américaine Monsanto, le
maïs
transgénique MON 810 a été cultivé l’an dernier sur
22 000 ha dans le sud-ouest de la France (0,75% de la
totalité du maïs planté en France). Il est destiné à
l’alimentation animale. Ce maïs est modifié pour produire
une protéine qui le protège des attaques de deux chenilles.
Selon le
comité, les éléments scientifiques nouveaux faisant douter
de l’innocuité de ce maïs sont « la
dispersion du pollen sur de grandes distances », la « résistance
chez deux lépidoptères (papillons) » et les « effets
possibles sur la flore et la faune » notamment sur le
lombric et les micro-organismes.
Ce sont ces
conclusions qui doivent fonder la décision du gouvernement.
Cet avis est
conforme à l’état d’esprit du Grenelle. Des scientifiques
pointus ont répondu qu’il y avait des éléments scientifiques
nouveaux par rapport à ceux qui avaient permis
l’autorisation du MON 810 en 1998.
Le Comité a
souligné la nécessité d’études complémentaires destinées à
approfondir certains points :
-
caractérisation moléculaire et biochimique ;
-
méthodologie des études toxicologiques et
écotoxicologiques ;
-
dispositif
de surveillance biologique ;
-
analyse
économique au niveau des exploitations et des filières
et prise en charge des externalités.
La clause de sauvegarde : mode d’emploi
Six pays
européens ont choisi d’activer « la clause de sauvegarde »
sur les OGM. Prévu dans une loi européenne de 2001, ce
mécanisme permet à un gouvernement d’invoquer un risque pour
la santé et l’environnement afin d’interdire à ses
agriculteurs de cultiver un organisme génétiquement modifié
ou aux distributeurs de le vendre. Pour pouvoir l’invoquer,
un pays doit présenter un dossier et mettre en avant des
risques nouveaux.
Pour en savoir
plus :
Avis sur la dissémination du MON810 (format PDF - 82.4
ko).