Lescar, France
February 14, 2008
CONFERENCE DE PRESSE DE MME B.
BERRY
Maïs OGM, les Etats-Unis mettent en garde l’Europe et la France
Jeudi 7 février, s’est déroulée à Pau, l’Assemblée générale du
Groupe Euralis. En prélude
au débat de clôture, Mme Elizabeth B. Berry, Ministre Conseiller
aux Affaires Agricoles del’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique
en France, a tenu une conférence de presse afin de réaffirmer la
position de son pays suite à la demande française d’activation
de la clause de sauvegarde concernant la culture du maïs OGM MON
810.
Selon Mme B. Berry, la demande française doit être appréhendée
dans un contexte mondial, encadré par les règles de l’OMC.
Sachant que l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des
Aliments) a validé la viabilité du MON 810 en Europe, les
Etats-Unis s’étonnent de la décisiondu gouvernement français.
Pour Mme B. Berry, la France s’est égarée dans le débat sur les
OGM en considérant des arguments (sociaux et politiques) extra
scientifiques.
Les Etats-Unis demandent que l’Europe applique les règles en
vigueur au sein de l’OMC en régularisant au plus vite la
situation française. Le panel de l’OMC avait conclu qu’une
interdiction comparable imposée par l’Autriche ne reposait pas
sur des bases scientifiques et était incompatible avec les
règles de l’OMC. Les Etats-Unis attendent de la Commission
Européenne qu’elle bouge rapidement afin de lever cette
interdiction française injustifiée et espèrent que le
gouvernement français reconsidérera cette action injustifiée. Si
des progrès conséquents ne sont pas faits, tant au niveau de
l’Union Européenne qu’au niveau des états-membres imposant des
interdictions incompatibles avec les règles de l’OMC, les
Etats-Unis envisagent de prendre des mesures de rétorsion de
type barrières tarifaires. D’autres restrictions plus ciblées
pourraient également viser des produits agricoles dans des pays
de l’Union Européenne.
DEBAT DE CLOTURE DE L’ASSEMBLEE GENERALE
Produire plus et mieux, Christian Pèes lance le débat
« Produire plus et mieux, c’est le nouveau défi lancé à
l’agriculture mondiale » a affirmé Christian Pèes, mercredi 7
février à Pau, en ouverture du débat de clôture de l’Assemblée
générale d’Euralis. « S’interroger sur le devenir de nos
exploitations, ici dans le Sud-Ouest,c’est anticiper ce que
seront les marchés agricoles et agroalimentaires de demain en
France,en Europe et dans le monde, a-t-il rappelé aux adhérents,
avant de poursuivre : pour comprendre l’agriculture, il faut
penser global et mondial, c'est-à-dire échanger avec d’autres
responsables agricoles à travers le monde ». Pour en
discuter,Christian Pèes avait convié trois experts. Grands
témoins des évolutions déjà engagées sur la planète agricole,
ils ont permis de comparer la situation de la France avec celle
d’autres grandes nations agricoles.
Madame Elizabeth B. Berry, Ministre Conseiller aux
Affaires Agricoles de l'Ambassade des Etats-Unis en France a
démontré, chiffres à l’appui, l’importance stratégique que son
pays accorde à l’agriculture. Ainsi le prochain « Farm Bill
2008-2012 » maintient toutes les mesures de soutien à la
production comme aux exportations agricoles. Autre différence
notable avec la France, du côté protection de l’environnement,
les Américains accueillent favorablement les OGM car ils
permettent de réduire l’utilisation des pesticides. Mme B. Berry
a conclu en évoquant le développement fulgurant des
biocarburants à base de maïs et les mesures incitatives mises en
place par son gouvernement.
Jean-Jacques Hervé, installé en Ukraine, est le témoin
privilégié du renouveau agricole de l’Europe de l’est.
Conseiller du Ministre Ukrainien de l’agriculture, M. Hervé a
rappelé que ce pays se situe aujourd’hui dans les dix premiers
producteurs de blé au monde. Au pays des fameuses Terres Noires,
la révolution verte est en marche. En Ukraine, en Russie ou au
Kazakhstan, on perçoit une volonté très affirmée d’un retour au
productivisme. L’Ukraine s’appuie sur les entreprises
occidentales pour rattraper son retard et accéder aux marchés
mondiaux. M. Hervé a terminé en insistant sur la naissance aux
portes de l’Europe d’une superpuissance de l’agriculture
mondiale.
Jean De Kervasdoué, l’auteur de l’ouvrage décapant : «
Les prêcheurs de l’apocalypse » s’est livré à un réquisitoire en
règle contre l’écologisme politique et ses cassandres. Ancien
Directeur des Hôpitaux de France et universitaire, il s’est
appliqué à rétablir un certain nombre de vérités autour de la
santé, l’alimentation et l’environnement : les Français ne se
sont jamais aussi bien portés, l’espérance de vie n’a jamais été
aussi grande, le nucléaire est une énergie sans CO2,les OGM
permettent de produire plus et plus propre… nombre d’exemples
qui illustrent le credo de M. de Kervasdoué ; c’est la maîtrise
de la nature qui a permis à l’homme de mieux vivre, un discours
de raison qui a conquis la salle.
En conclusion, Christian Pèes a rappelé que d’ici 2050,
l’humanité comptera 9 milliards d’individus et qu’il va falloir
nourrir 3 milliards de bouches supplémentaires alors que la
surface agricole utile ne cesse de régresser face à l’expansion
urbaine. Alimenter les hommes va devenir un enjeu majeur qui
repositionne l’agriculture comme une ressource vitale pour
l’humanité.
Dans le même temps, dans les pays développés, une nouvelle prise
de conscience environnementale se fait jour et impose des
pratiques agricoles et agroalimentaires plus respectueuses du
milieu naturel.
Il faut produire plus et mieux pour répondre à ce formidable
défi alimentaire. Cette nouvelle révolution verte est en marche
aux Etats Unis, en Chine, en Argentine, au Brésil, ou encore en
Ukraine… La France ne semble pas avoir pris la mesure de ces
enjeux qui posent la question de l’avenir de l’agriculture en
Europe et en France, 3ème puissance agricole mondiale. En
effet,les dernières décisions prises par le gouvernement ne
semblent pas aller dans le sens d’une agriculture française
performante capable de tenir son rang. Christian Pèes a
réaffirmé qu’une France sans une agriculture forte ne sera
jamais un grand pays. |
|