Paris, France
October 12, 2007
Source: FNSEA
L'article paru aujourd'hui dans le
quotidien "La Tribune" est exact mais puisque les mots ont un
sens, il faut préciser les choses. Il manque en effet un aspect
essentiel que j'avais évoqué dans cette même conversation
journalistique lorsque j'ai expliqué que j'étais prêt à accepter
le principe d'un gel sur les cultures OGM. En effet, j'avais
ajouté… "à la condition qu'une loi soit votée et ses effets
applicables avant les prochains semis du printemps 2008. Le
Gouvernement doit prendre ses responsabilités. C'est lui qui a
la maîtrise du calendrier parlementaire et il est impératif que
la loi soit débattue immédiatement.
Au-delà, il me paraît urgent d'en finir avec la polémique
permanente des OGM. Tout le monde peut avoir un avis, une
sensibilité et une opinion sur le sujet. Je respecte ceux qui
sont pour comme ceux qui sont contre. Mais la loi s'applique à
tous. Nous sommes un pays de droit et j'attends beaucoup de la
future loi pour en finir avec des "guerres" qui n'ont plus lieu
d'être. Les scientifiques doivent vraiment nous éclairer et les
politiques doivent vraiment décider. J'aimerais rappeler que
nous évoluons dans un cadre européen fait des règles et des
harmonies qui en découlent. C'est à prendre en considération.
Les enjeux sont trop importants pour que l'on continue dans le
flou et les incertitudes. Par ailleurs, et il me paraît
nécessaire de l'indiquer là, croyez-vous que c'était facile pour
la FNSEA d'aller au Grenelle
de l'Environnement ? A l'évidence non. Et pourtant, nous y
sommes allés, non comme on va à Canossa, mais avec convictions
et propositions. Faut-il le dire sans ambages, les paysans sont
et resteront les premiers écologistes du pays.
Ils aiment trop la terre et la nature pour ne pas avoir
l'instinct et l'envie de la préserver. A bon entendeur.
L'agriculteur peut beaucoup pour la préservation de
l'environnement, les énergies vertes sont à développer et nos
pratiques sont à améliorer mais de grâce reconnaissons les
efforts consentis, le travail réalisé et les résultats déjà
obtenus en ce sens pour qu'il n'y ait pas de boucs émissaires
mais seulement des gens de bonne volonté.
Peut-on dire la même chose, alors, des faucheurs volontaires ?
Ils ne respectent ni la propriété, ni les moyens de production,
ni la loi ! Sous la sympathie apparente, il y a des durs et des
spécialistes de l'agitation. On ne débat pas en détruisant. On
ne fait pas réfléchir en fauchant. On n’impose pas ses idées en
obligeant et en pratiquant la désobéissance civique.
Forte de sa légitimité renouvelée en janvier dernier (57% aux
élections professionnelles), la FNSEA a vocation à rassembler
tous les agriculteurs, toutes les agricultures et tous les
territoires. J'ai toujours défendu les intérêts agricoles avec
passion, détermination et franchise, je continuerai à le faire
car sur de multiples sujets, notre esprit de responsabilité a
prévalu et a empêché bien des drames humains, économiques et
sociaux. Bien défendre la cause agricole, c'est également
diriger un syndicat ouvert, ouvert sur les autres, ouvert sur le
monde. Le repli sur soi n'étant le symbole que du manque de
convictions et nous n'en manquons pas. Nourrir le monde en
quantité et en qualité tout en respectant l'environnement, c'est
la vocation de l'Europe, c'est le devoir de la France, c'est le
combat de la FNSEA et le cœur à l'ouvrage des agriculteurs. |
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