March 5, 2007
Les semis de maïs Bt* ont connu en
2006, pour la première fois en France, un essor important : de
500 hectares en 2005, ils ont atteint 5200 hectares en 2006.
Devant l’intérêt suscité par cette nouvelle technologie chez les
agriculteurs, l’Association
Générale des Producteurs de Maïs (AGPM) a accompagné, comme
en 2005, une quinzaine d’agriculteurs désireux de s’engager dans
cette production, dans le cadre du programme PACB**.
De 2002 à 2004, un programme scientifique, conduit par l’AGPM et
Arvalis-Institut du végétal, avait déjà posé les bases
techniques de la coexistence des filières, et fourni des outils
opérationnels de gestion des productions OGM et non OGM. La
culture du maïs Bt peut ainsi s’appuyer sur les recommandations
d’un guide professionnel de bonnes pratiques. Ce guide définit
les règles de coexistence, les modalités de gestion des zones
refuges, et la mise en œuvre de la traçabilité et de
l’étiquetage.
Le maïs Bt : une réponse à la montée en puissance des
ravageurs
Depuis quelques années on observe une extension géographique des
principaux ravageurs aériens du maïs, la pyrale et la sésamie,
sur une grande partie du territoire français. En 2006, les
conditions humides de la fin de l’été ont favorisé l’émergence
de deux, voire trois générations d’insectes particulièrement
intenses, qui ont occasionné des dégâts très importants dans le
grand Sud Ouest et le Centre. Sur certaines parcelles, on a pu
observer jusqu’à 4 larves en moyenne par plante (seuil de
nuisibilité : 0.8 larve par pied). Ces attaques entraînent une
mauvaise alimentation de l’épi et un risque accru de verse,
pouvant occasionner jusqu’à 30 % de perte sur les récoltes.
En présence de ces ravageurs, le différentiel de rendement moyen
des maïs OGM atteint 11,5 q/ha par rapport aux variétés
conventionnelles non traitées et le gain peut dépasser 30 q/ha
dans les zones très infestées. Dans ces conditions, sur la base
d’un prix de vente moyen du maïs de 120 euros/t, on peut
considérer que le surcoût de la semence OGM (environ 40
euros/ha) est compensé dès lors que le différentiel de rendement
dépasse 3,5 q/ha.
…et une qualité sanitaire améliorée
Efficace à 99.6 % sur les insectes foreurs, le maïs Bt supprime
les vecteurs et donc les ‘’portes d’entrées’’ pour les
champignons opportunistes et permet d’améliorer la qualité
sanitaire du grain. Sur les parcelles du réseau PACB, la bonne
protection contre les foreurs a permis de réduire de 58% le taux
de fumonisines sur les parcelles les plus attaquées (> 0,8
larves/plante). Ce taux est de 45% sur les parcelles ayant subi
de plus faibles attaques. Le maïs Bt constitue un des moyens
pour s’assurer une qualité sanitaire du grain optimale.
Le suivi technique réalisé dans le cadre du programme PACB a
donné aux agriculteurs la possibilité d’évaluer les intérêts du
maïs Bt dans les conditions particulières de leur exploitation.
Outre la suppression des traitements insecticides pour lutter
contre la pyrale et la sésamie, les agriculteurs du réseau ont
également souligné l’excellente tenue de tige qui facilite le
chantier de récolte.
Aujourd’hui, l’intérêt technique du maïs Bt n’est plus à
démontrer. Les outils opérationnels de gestion de la coexistence
existent. Les règles de coexistence au champ ont été validées
dans les conditions de production. L’ensemble de ces éléments
doit permettre aux maïsiculteurs de choisir librement leur mode
de production en fonction du contexte spécifique de leur
exploitation, et de gérer la coexistence des filières en étroite
concertation avec leur organisme économique, pour répondre aux
différents marchés. L’augmentation de la pression parasitaire
fait que la sole de maïs Bt devrait poursuivre son développement
dans les années à venir.
*(évènement MON810, seul autorisé à la culture en France et
dans l’Union Européenne)
** Programme d’Accompagnement des Cultures issues des
Biotechnologies. |
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