France
December 14, 2007
Source:
INRA
Le projet européen SIGMEA «
Sustainable Introduction of Genetically Modified Crops into
European Agriculture », dont l’INRA assure la coordination
scientifique, a présenté ses principaux résultats sur la
coexistence entre cultures OGM et non-OGM lors de la conférence
GMCC07* qui s’est tenue à Séville les 20 et 21 novembre. Lancé
en 2004, pour éclairer les pouvoirs publics sur les impacts des
OGM en agriculture, SIGMEA rassemblait 44 partenaires de 12
pays, parmi lesquels 5 laboratoires de l’INRA, implantés dans
les centres de Dijon, Jouy-en-Josas et Versailles-Grignon.
Les plantes génétiquement modifiées sont désormais largement
cultivées en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et, dans une
moindre mesure, en Asie. En Europe, seules quelques dizaines de
milliers d’hectares de maïs Bt ont été semées en Espagne et en
France. Les dispositions réglementaires de la Directive 2001/18
ont renforcé l’évaluation a priori des OGM, fixé des règles de
traçabilité et d’étiquetage et imposé une biovigilance après la
mise sur le marché. Par ailleurs, la Commission Européenne a
édicté les règles générales qui définissent le cadre de la
coexistence entre types d'agriculture : « permettre à chaque
agriculteur de choisir le mode de production qu’il souhaite,
qu’il soit biotechnologique, conventionnel ou biologique ».
Le programme interdisciplinaire européen SIGMEA, coordonné par
Jeremy B. Sweet (National Institute of Agricultural Botany,
Royaume-Uni) et Antoine Messéan (INRA, France) a été lancé en
2004 dans le cadre du 6ème programme cadre de recherche et
développement pour :
- rassembler et analyser
l’ensemble des données européennes sur le flux de gènes et
les impacts environnementaux des principales espèces
concernées par les OGM (maïs, colza, betterave, riz, blé),
- analyser la faisabilité
technique et la pertinence économique de la coexistence dans
les principales régions européennes,
- proposer des outils d’aide
à la décision publique et privée,
- formuler des
recommandations en termes de gestion et de gouvernance.
Les principaux résultats sur les
flux de gènes et la faisabilité de la coexistence ont été
exposés lors de la conférence de Séville, du 19 au 21 novembre
2007.
Des connaissances sur le flux de gènes partagées
Plus d’une centaine de jeux de données issues d'expérimentations
a été rassemblée ou produite par le programme SIGMEA. Les flux
de gènes au travers du pollen sur des distances de quelques
dizaines de mètres sont maintenant bien connus pour des espèces
comme le maïs ou le colza. Ces données ont permis d'améliorer
des modèles prédictifs de la dispersion de pollen en tenant
compte des paysages, du climat et des pratiques agricoles. Elles
ont aussi permis d’identifier et de quantifier des dispersions à
longue distance (plusieurs centaines de mètres) pour le maïs et
le rôle majeur de la persistance des repousses de colza dans le
temps.
Des modèles génériques à l’échelle du paysage
SIGMEA a développé une plateforme générique de modélisation des
flux de gènes à l’échelle des paysages agricoles –
LandFlow-Gene. Pour tout parcellaire agricole décrit à l'aide
d'un système d’information géographique, cette plateforme permet
de tester différents scénarios d’introduction des OGM, de tenir
compte de l’effet des pratiques et du climat et de livrer un
diagnostic quant aux flux de gènes. La version actuelle est
opérationnelle pour le maïs et le colza et peut être facilement
étendue à d’autres espèces. Par ailleurs, la plateforme pourra
être adaptée pour prendre en compte d’autres flux biologiques
tels que la dispersion de spores.
Un modélisateur de systèmes de cultures à l’échelle des paysages
a également été développé par les collègues britanniques de
Rothamsted Research en liaison avec l’INRA de Jouy-en-Josas.
Des outils d’aide à la décision publique et privée
SIGMEA permet ainsi de répondre aux questions « que se
passerait-il, en terme de dispersion de gènes, si on
introduisait tel OGM dans telle région européenne ? » et «
comment organiser les cultures pour maintenir dans les limites
des seuils légaux la présence fortuite d’OGM dans les cultures
conventionnelles ? ».
Les différents résultats obtenus par SIGMEA montrent que les
probabilités sont graduées suivant le contexte cultural et
suivant les caractéristiques de l’OGM envisagé. Pour le maïs,
dans certaines situations, il peut suffire d’organiser la
récolte séparément (à condition d’un accord entre agriculteurs)
pour satisfaire des seuils inférieurs au seuil réglementaire de
0,9%. Sinon, des mesures comme des décalages de semis ou des
distances d’isolement sont efficaces mais elles ne sont pas
toujours faciles à appliquer. En cas de très grande densité de
maïs ou pour des espèces comme le colza, la séparation
géographique entre cultures OGM et cultures conventionnelles est
la solution raisonnable. Enfin, pour les filières telles que
l’agriculture biologique qui revendiquent une absence totale
d’OGM dans leurs productions, la coexistence à l’échelle locale
est en revanche techniquement impossible dans la plupart des
cas.
Afin de rendre ces acquis directement accessibles aux
utilisateurs potentiels (agriculteurs, collectivités
territoriales, prescripteurs…), un prototype de système d’aide à
la décision doté d'une interface conviviale a été proposé
(SMAC-advisor). Il préfigure une série d’outils d’aide à la
gestion de la coexistence qui seront développés sur la base des
travaux menés dans le cadre de SIGMEA et en particulier par
l’INRA.
Ainsi, sans préjuger des décisions politiques, notamment des
seuils fixés, ces résultats donnent les moyens de connaître,
pour tout scénario d'introduction, les probabilités de
dispersion des gènes, les moyens à mettre en oeuvre pour les
minimiser : ils éclairent, ainsi, la prise de décision.
Une action internationale consolidée
Mobilisant 44 partenaires de 12 pays européens, SIGMEA a
constitué un réseau de compétences et d’expertise
interdisciplinaires (biologistes, écologues, agronomes,
statisticiens, économistes). L’expertise rassemblée permet aux
états-membres de bénéficier d’un support pour l’aide à la
décision. De nombreuses équipes de SIGMEA sont parties prenantes
du projet intégré « Co-Extra », coordonné par l’INRA, qui vise à
analyser les questions de coexistence et de traçabilité tout au
long des filières agro-alimentaires.
*GMCC-07 : « International scientific conference on coexistence
between GM and non-GM based agricultural supply chains ». La
3ème Conférence internationale sur la coexistence entre filières
agricoles génétiquement modifiées (GM) et non-GM s’est tenue à
Séville (Espagne) du 20 au 21 novembre 2007.
Resultados del proyecto europeo SIGMEA sobre la coexistencia de
cultivos OGM y no OGM
El proyecto europeo SIGMEA («Sustainable Introduction of
Genetically Modified Crops into European Agriculture»), cuya
coordinación científica corre a cargo del INRA, presentó sus
principales resultados sobre la coexistencia de cultivos OGM y
no OGM en la conferencia GMCC07*, que tuvo lugar en Sevilla los
días 20 y 21 del pasado noviembre. Lanzado en 2004 para informar
a los poderes públicos sobre el impacto de los OGM en la
agricultura, SIGMEA reúne a 44 socios de 12 países, entre ellos
cinco laboratorios del INRA de los centros de Dijon,
Jouy-en-Josas y Versalles-Grignon.
El cultivo de plantas genéticamente modificadas está muy
extendido en Norteamérica, Sudamérica y, en menor medida, en
Asia. En Europa, sólo se han sembrado algunas decenas de miles
de hectáreas de maíz Bt en España y en Francia. Las
disposiciones reglamentarias de la Directiva 2001/18 han
reforzado la evaluación a priori de los OGM, han fijado reglas
de trazabilidad y de etiquetado y han impuesto una biovigilancia
tras la salida al mercado. Además, la Comisión Europea ha
dictado las reglas generales que definen el marco de la
coexistencia entre diferentes tipos de agricultura: «Permitir
que cada agricultor escoja el modo de producción que desee, ya
sea biotecnológico, convencional o biológico».
El programa interdisciplinario europeo SIGMEA, coordinado por
Jeremy B. Sweet (National Institute of Agricultural Botany,
Reino Unido) y Antoine Messéan (INRA, Francia) se puso en marcha
en 2004 en el marco del Sexto Programa Marco de Investigación y
Desarrollo para:
- reunir y analizar todos
los datos europeos sobre el flujo de genes y el impacto
medioambiental de las principales especies de que se
cultivan OGM (maíz, colza, remolacha azucarera, arroz y
trigo),
- analizar la viabilidad
técnica y la pertinencia económica de la coexistencia en las
principales regiones europeas,
- proponer herramientas de
apoyo a la toma de decisiones pública y privada,
- formular recomendaciones
en términos de gestión y de gobernanza.
En la conferencia de Sevilla, los
días 20 y 21 de noviembre de 2007, se expusieron los principales
resultados sobre los flujos de genes y la viabilidad de la
coexistencia.
Conocimientos sobre el flujo de genes compartidos
El programa SIGMEA ha conseguido producir o reunir más de cien
conjuntos de datos resultantes de experimentos. Ahora se conocen
bien los flujos de genes a través del polen para distancias de
algunas decenas de metros en especies como el maíz o la colza.
Esos datos han hecho posible mejorar los modelos predictivos de
la dispersión de polen teniendo en cuenta el paisaje, el clima y
las prácticas agrícolas. También han permitido identificar y
cuantificar las dispersiones en distancias largas (varias
centenas de metros) en el maíz y el papel fundamental de la
persistencia de los rebrotes de colza con el tiempo.
Modelos genéricos a escala de paisaje
SIGMEA ha desarrollado una plataforma genérica de modelización
de los flujos de genes a escala de paisajes agrícolas
(LandFlow-Gene). Para cualquier grupo de parcelas agrarias
descrito mediante un sistema de información geográfica, esta
plataforma permite probar diferentes escenarios para la
introducción de OGM, tener en cuenta el efecto de las prácticas
y del clima y ofrecer un diagnóstico sobre el flujo de genes. La
versión actual se encuentra operacional para el maíz y la colza
y puede extenderse fácilmente a otras especies. Además, la
plataforma podrá adaptarse para tener en cuenta otros flujos
biológicos, como la dispersión de esporas.
Los colegas británicos de Rothamsted Research, en colaboración
con el INRA de Jouy-en-Josas, han desarrollado también un
modelizador de sistemas de cultivos a escala de paisaje.
Herramientas de apoyo a la toma de decisiones pública y
privada
SIGMEA también permite responder a las siguientes preguntas:
¿qué pasaría, en términos de dispersión de genes, si se
introdujera un determinado OGM en una región europea
determinada? ¿Y cómo habría que organizar los cultivos para
mantener dentro de los límites legales la presencia ocasional de
OGM en los cultivos convencionales?
Los diferentes resultados obtenidos por SIGMEA muestran que las
probabilidades dependen del contexto del cultivo y de las
características del OGM en cuestión. En el caso del maíz, en
ciertas situaciones puede ser suficiente con organizar la
recolección de forma separada (para lo que ha de haber un
acuerdo entre los agricultores) para respetar los límites
inferiores del umbral reglamentario de 0,9%. Por otro lado,
también resultan eficaces medidas como la separación de semillas
o las distancias de aislamiento, aunque su aplicación no siempre
es fácil. En caso de densidad muy grande de maíz o para especies
como la colza, la solución más indicada es la separación
geográfica entre cultivos OGM y cultivos convencionales. En
cambio, para ámbitos como el de la agricultura biológica, que
reivindican una ausencia total de OGM en sus producciones, la
coexistencia a escala local resulta técnicamente imposible en la
mayoría de casos.
Con el objetivo de que los usuarios potenciales (agricultores,
colectividades territoriales, prescriptores, etc.) puedan
acceder directamente a estos resultados, se ha propuesto un
prototipo de sistema de apoyo a la toma de decisiones dotado de
una interfaz de fácil uso (SMAC-advisor). Dicho sistema anticipa
una serie de herramientas de ayuda a la gestión de la
coexistencia que se desarrollarán sobre la base de los trabajos
llevados a cabo en el marco de SIGMEA, en particular por parte
del INRA.
Así, con independencia de las decisiones políticas,
concretamente de los umbrales que se fijen, estos resultados
permiten conocer para cualquier escenario de introducción dado,
las probabilidades de dispersión de los genes y los medios que
pueden adoptarse para minimizarlos. De esta forma, constituyen
un apoyo para la toma de decisiones.
Una acción internacional consolidada
Con la participación de 44 socios de 12 países europeos, SIGMEA
ha creado una red de competencias y de pericia
interdisciplinarias (biólogos, ecólogos, agrónomos,
estadísticos, economistas). La reunión de todos estos
especialistas les permite a los estados miembros contar con un
apoyo para la toma de decisiones. Varios equipos de SIGMEA
participan en el proyecto integrado «Co-Extra», que coordina el
INRA y tiene el cometido de analizar las cuestiones de
coexistencia y de trazabilidad en toda la cadena
agroalimentaria.
*GMCC-07: «International scientific conference on coexistence
between GM and non-GM based agricultural supply chains». La
Tercera Conferencia Internacional sobre la Coexistencia de
Cadenas de Suministro Agrícola Basadas en Cultivos Modificados
Genéticamente (MG) y no MG se celebró en Sevilla (España) los
días 20 y 21 de noviembre de 2007.
Results of the European SIGMEA project on the co-existence of GM
and non-GM crops
The European SIGMEA project: "Sustainable Introduction of
Genetically Modified Crops into European Agriculture", for which
INRA has assured the scientific coordination, presented its
principal results concerning the co-existence of GM and non-GM
crops during the GMCC07* meeting in Seville on November 20 and
21, 2007. Launched in 2004 to inform public decision-makers of
the impact of GMOs on agriculture, SIGMA has involved 44
partners from 12 countries, including five INRA research units
in the Dijon, Jouy-en-Josas and Versailles-Grignon Research
Centres.
Genetically-modified plants are now widely cultivated in North
and South America, and to a lesser extent in Asia. In Europe,
only a few tens of thousands of hectares of Bt maize have been
sown in Spain and France. The regulatory provisions of Directive
2001/18 reinforced the prior evaluation of GMOs, fixed rules
concerning traceability and labelling and imposed post-marketing
biomonitoring. Furthermore, the European Commission laid down
general rules defining the context for the co-existence of
different types of agriculture: "to ensure that each farmer can
make a practical choice between conventional, organic and
genetically modified (GM) crop production".
The cross-disciplinary European SIGMEA programme, coordinated by
Jeremy B. Sweet (National Institute of Agricultural Botany,
United Kingdom) and Antoine Messéan (INRA, France) was launched
in 2004 in the context of the 6th Framework Research and
Development programme, in order to:
- collate and analyse all
European data on gene flow and the environmental impacts of
the major species concerned by GMOs (maize, rapeseed, sugar
beet, rice, wheat),
- analyse the technical
feasibility and economic pertinence of co-existence in the
principal farming regions of Europe,
- propose public and private
sector decision-making tools,
- formulate guidelines
regarding management and governance.
The principal results
concerning gene flows and the feasibility of co-existence
were presented during the meeting in Seville, from November
19 to 21, 2007.
Shared findings on gene flows
More than one hundred datasets arising from different
experiments were collated or generated by the SIGMEA programme.
Gene flows via pollen over distances of several tens of metres
are now well understood for species such as maize or rapeseed.
These data have made it possible to improve predictive models
concerning pollen dispersal, taking account of landscapes,
climate and farming practices. They have also enabled the
identification and quantification of long-distance dispersal
(several hundreds of metres) for maize, and the crucial role of
the persistence of rapeseed regrowth over time.
From generic models to the scale of a landscape
SIGMEA has developed a generic platform to model gene flow at
the scale of agricultural landscapes – LandFlow-Gene. For any
agricultural plot described using a geographical information
system, this platform can test different scenarios of GM
introduction, take account of the effects of practices and the
climate, and deliver a diagnosis as to the gene flow. The
current version is now operational for maize and rapeseed, and
could easily be extended to include other species. In addition,
the platform could be adapted to take account of other
biological fluxes, such as spore dispersal.
A model for crop systems at the landscape scale has also been
developed by British colleagues at Rothamsted Research working
with INRA in Jouy-en-Josas.
Public and private sector decision-making tools
SIGMEA thus makes it possible to answer questions such as "what
will happen, in terms of gene dispersal, if a particular GM
organism is introduced into a particular European region?" and
"how can crops be organised so as to maintain the fortuitous
presence of GMOs in conventional crops within the legal
thresholds?"
The different results obtained by SIGMEA show that the
probabilities vary, depending on the cropping context and the
characteristics of the GMO under study. For maize, it may be
sufficient in certain situations to organise separate harvesting
(conditional on an agreement between the farmers involved) to
comply with levels lower than the regulatory threshold of 0.9%.
If not, measures such as allowing intervals between sowing and
quarantine distances can be effective, by they are not always
easy to apply. In the event of a very high density of maize, or
for species such as rapeseed, a geographical separation between
GM and conventional crops is the reasonable solution. On the
other hand, for sectors such as organic farming – which requires
a total absence of GMOs from their crops – co-existence at a
local scale is technically impossible in most cases.
In order to make these findings directly accessible to potential
users (farmers, local government bodies, decision-makers, etc.)
a prototype decision-making system with a user-friendly
interface has been proposed (SMAC-advisor). It prefigures a
series of decision-making tools for co-existence which will be
developed on the basis of the work carried out in the context of
SIGMEA, and particularly by INRA.
Thus, without prejudging political decisions (notably concerning
fixed thresholds) these results provide a means of determining
(for any introduction scenario) the probabilities of gene
dispersal, and the methods that must be implemented to minimize
them; they thus inform decision-making in this area.
Consolidated international action
Involving 44 partners from 12 European countries, SIGMEA
constituted a cross-disciplinary network of skills and expertise
(biologists, ecologists, agronomists, statisticians,
economists). The skills thus brought together have enabled
Member States to benefit from decision-making support. Many of
the SIGMEA teams are now involved in the integrated "Co-Extra"
project, coordinated by INRA, which aims to analyse questions of
co-existence and traceability throughout the agrifood industry.
*GMCC-07: "International scientific conference on coexistence
between GM and non-GM based agricultural supply chains". The 3rd
International Conference on the co-existence of GM and non-GM
agricultural sectors was held in Seville (Spain) from November
20 to 21, 2007. |
|