Paris, France
August 7, 2007
Suite à la mort dramatique ce
dimanche 5 août de Claude Lagorce, maïsiculteur-éleveur sur la
commune de Girac dans le Lot, l’AGPM,
l’AGPB, la FOP et leur Union Syndicale ORAMA, veulent d’abord
exprimer leurs très sincères condoléances à son épouse et ses
quatre enfants, et leur témoigner toute leur solidarité.
C’est l’agriculture qui aujourd’hui est en deuil et qui perd
l’un des siens : un agriculteur dont l’exploitation conduite
avec son frère est exemplaire en terme de pratiques agronomiques
et d’élevage et de respect des normes. Un drame intolérable et
révoltant. Claude Lagorce produisait du maïs conventionnel mais
aussi du maïs Bt, en toute légalité dans le respect de la
réglementation européenne et française, comme des milliers
d’autres maïsiculteurs en Europe et en France.
Mais, ce qui est aussi intolérable et révoltant, c’est une
gestion politique du dossier particulièrement défaillante, faite
d’atermoiements et de non décisions. Comment peut-on déclarer,
comme le font certains Ministres aujourd’hui, que la question
des OGM n’est pas tranchée et qu’elle ne le sera qu’à l’issue
d’un débat de société à conduire dans le cadre du Grenelle de
l’Environnement ? Il y a aujourd’hui des années de débats
derrière nous, des armoires remplies de rapports d’expertise et
de colloques et débats scientifiques et politiques, ainsi que
des années de productions de maïs Bt. Il a été ainsi démontré,
de longue date, la totale innocuité de cette innovation porteuse
d’avenir qui n’est qu’un moyen de production parmi d’autres,
dans le respect des différentes filières et des marchés.
Ce qui est tout autant intolérable et révoltant, c’est le
laxisme et le laisser-faire dont bénéficient les
délinquants-faucheurs et leurs collectifs dans les actes
répréhensibles qu’ils commettent contre des agriculteurs et
leurs familles, leurs exploitations et leurs cultures. Les
images diffusées ces derniers jours le démontrent à nouveau avec
des faucheurs, y compris condamnés, qui commettent leurs méfaits
devant les forces de l’ordre. Ces collectifs de faucheurs
étaient d’ailleurs officiellement reçus, le 31 juillet dernier,
au Cabinet du Ministère de l’Environnement et de son Secrétariat
d’Etat, pour exiger un moratoire. En légitimant de tels
mouvements et leurs leaders, ce sont leurs actes que l’on
légitimise et ce, à l’encontre de la valeur travail des
agriculteurs.
Nous réclamons depuis de nombreuses années le respect de l’Etat
de droit et avons maintes fois alerté les Pouvoirs Publics sur
les graves incidents et conséquences qui pourraient résulter
d’une certaine complaisance dans la gestion du dossier OGM.
ORAMA et les associations spécialisées qui le composent l’ont
encore rappelé le 26 juillet dernier en adressant un courrier
aux Ministres de l’Environnement, de l’Intérieur, de
l’Agriculture et de la Recherche (cf en annexe).
Il appartient aujourd’hui au Gouvernement de prendre enfin ses
responsabilités. |
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