France
April 17, 2007
Alors que depuis des années le
secteur professionnel des semences met tout en œuvre pour
conserver la biodiversité cultivée - maintenance de variétés du
domaine public, réseaux de conservation de ressources
génétiques*, collections nationales et privées -, un certain
nombre de variétés patrimoniales, conservées et utilisées par
des agriculteurs, des semenciers ou des associations, ne
pouvaient pas être mises à disposition de tous pour des raisons
réglementaires.
Enfin adoptée à l'unanimité par la
Commission européenne le 17 avril 2007, la directive sur les
"variétés de conservation" pour les semences de grandes cultures
et les plants de pommes de terre va permettre la
commercialisation de ces variétés menacées de disparition afin
de préserver la biodiversité. Elle a abouti après de nombreuses
discussions entre Etats membres, et après consultation des
associations, des professionnels des semences, et des
utilisateurs.
Des populations et des variétés naturellement adaptées à des
conditions locales et régionales, et menacées d'érosion
génétique
Ainsi, la directive européenne définit les "variétés de
conservation" comme des populations et variétés naturellement
adaptées à des conditions locales et régionales et menacées
d'érosion génétique. Historiquement cultivées dans une région et
naturellement adaptées à celle-ci, ces variétés pourront être
inscrites au catalogue national selon des critères moins
stricts, et selon une procédure plus souple que pour les autres
variétés "classiques". Condition nécessaire à la
commercialisation d'une variété, l'inscription au catalogue
permettra à ces "variétés de conservation" d'être vendues dans
leur région d'origine.
Une occasion pour la France de s'investir dans la conservation
de la biodiversité des espèces cultivées
Les professionnels du secteur des semences attendent maintenant
les directives sur les variétés de conservation pour les
potagères et les mélanges de semences fourragères qui pourraient
être adoptées le 21 mai prochain. La France devra ensuite
transposer ces directives dans sa législation avant le 30 juin
2008.
Il s'agit là d'une nouvelle occasion pour l'Etat français de
concrétiser son engagement sur les questions de biodiversité et
de conservation des ressources génétiques, en transposant dans
les délais ces directives et en prenant en charge la totalité du
coût de l'inscription des variétés de conservation. Ainsi, les
agriculteurs et les petites associations passionnés pourront-ils
aussi participer à la préservation de la biodiversité.
* 200 tournesols, 270 carottes, 590 chicorées, 740 tomates,
1300 maïs, 5500 blés tendres sont par exemple conservés dans les
réseaux de ressources génétiques (variétés anciennes et
nouvelles, populations, espèces apparentées), auxquels
participent activement les semenciers.
Le Gnis représente
l'ensemble des professionnels de la filière semences, constituée
de 71 entreprises de sélection (dont 80% sont des PME), 243
entreprises de production, 20.300 agriculteurs-multiplicateurs,
15.000 salariés, 24.000 points de vente et 32.000 variétés. |
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