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GNIS Info: Les semences de ferme en France et la loi

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France
October, 2007

Source:
Groupement national interprofessionnel des semences et plants (GNIS)
GNIS Info No. 15

Les semences de ferme et la loi

A l'occasion des discussions sur le projet de loi de lutte contre la contrefaçon, la question des semences de ferme a été soulevée par des groupes qui en font la promotion, et a donné lieu à des propositions d'amendements.

Le débat sur le droit ou non des agriculteurs à ressemer une partie de leur récolte a ainsi refait surface au sujet d'une loi qui n'en est pourtant pas l'objet : elle est destinée à faciliter la lutte contre la contrefaçon, et non pas à définir ce qui constitue une contrefaçon, autrement dit si une semence de ferme porte ou non atteinte au droit de l'obtenteur.

Les semences de ferme sont actuellement interdites, sauf en blé tendre

Le droit actuel, qui n'autorise pas les semences de ferme, date de 1970. L'article 623-4 du code de la propriété intellectuelle dit que le « certificat d'obtention végétale » confère à son titulaire un droit exclusif à produire, à vendre ou à offrir en vente tout ou partie de la plante, ou tous éléments de reproduction ou de multiplication végétale de la variété considérée. C'est-à-dire que l'agriculteur qui produit ses semences à partir de variétés protégées nationalement est dans l'illégalité, à moins qu'il n'y ait été autorisé par le titulaire du COV, ou qu'il ne s'agisse de blé tendre pour lequel un accord a été signé entre les acteurs concernés (voir encadré). En revanche, l'agriculteur a tout à fait le droit de reproduire des semences de variétés du domaine public.

Un projet de loi visant à autoriser les semences de ferme en suspens

Ces dispositions du code de la propriété intellectuelle relatives à la protection des obtentions végétales devaient être modifiées par un projet de loi sur les obtentions végétales, voté au Sénat le 2 février 2006. En accord avec la réglementation européenne et la convention de l'UPOV*, ce texte permet d'autoriser pour certaines espèces les semences de ferme de variétés protégées nationalement. Malheureusement, ce projet n'a pas été examiné par l'Assemblée nationale en raison des élections présidentielle et législatives. C'est ce texte que le gouvernement a promis de reprendre dès que possible.

Comme de nombreuses organisations agricoles, le Gnis attend depuis longtemps une modernisation du droit des obtentions végétales et notamment du statut des semences de ferme. Il se réjouit donc de l'engagement du gouvernement.

*Union internationale pour la protection des obtentions végétales. L'UPOV est une association intergouvernementale dont le siège est à Genève, et qui est rattaché à l'OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle). L'UPOV compte à ce jour 64 pays membres, issus de tous les continents, dont une trentaine de pays en développement et émergents.
 

Semences et recherche

L'achat de semences certifiées rémunère les obtenteurs via les royalties, qui permettront l'investissement en recherche et développement. La pratique des semences de ferme sans contrepartie financière met en péril la recherche variétale : longue et coûteuse, la création de variétés est essentielle à la compétitivité de l'agriculture car elle lui procure en permanence des variétés adaptées, productives, et qui répondent aux demandes du marché en constante évolution et aux attentes de la société.
Le Grenelle de l'environnement recommande d'ailleurs la dynamisation du progrès variétal afin de développer les plantes peu exigeantes en intrants : résistantes aux maladies pour diminuer les traitements, résistantes à la sécheresse pour limiter les apports en eau, et nécessitant moins d'engrais. Caractéristiques qui sont depuis longtemps déjà travaillées par les entreprises semencières.

La création variétale française : une recherche dynamique et diverse

Catalogue des espèces et variétés
de grande culture 2006 - extrait

 Espèce
 (exemples)

Nombre de variétés
inscrites au catalogue
français

Dont
nouvelles
variétés
(moyenne
sur 3 ans)

 Blé tendre

180

20

 Féverole

21

2

 Maïs

721

79

 Orge

172

18

 Pomme de terre

172

7

 Ray grass
 anglais

216

17

 Tournesol

186

24

 Triticale

53

8

 ...

 

 

 Total
 (toutes espèces)

2898

300

 

Catalogue des espèces et variétés
potagères 2006 - extrait

 Espèce
 (exemples)

Nombre de variétés
inscrites au
catalogue
français

Dont
nouvelles
variétés
(moyenne
sur 3 ans)

 Aubergine

27

2

 Carotte

66

7

 Chicorée frisée /  scarole

67

4

 Chou-fleur

122

15

 Courgette

100

10

 Haricot

227

19

 Melon

229

24

 Tomate

368

40

 ...

 

 

 Total
 (toutes espèces)

2378

220

 

 

 

 
L'accord blé tendre, une exception française

L'accord blé tendre a été conclu en 2001 entre les agriculteurs et les professionnels des semences (voir Gnis Info n°11). Cet accord a mis en place un système de cotisation volontaire obligatoire (CVO) payé sur les récoltes qui permet aux semences de ferme de participer au financement de la recherche. Cet accord s'appuie sur la convention UPOV et sur le droit européen qui autorisent les semences de ferme pour 21 espèces, à condition notamment de rémunérer l'obtenteur (règlements européens 2100/94 et 1768/95). Jusqu'à aujourd'hui, il donne satisfaction aux deux parties.
 

COV / Brevets : pourquoi le secteur des semences est attaché au certificat d'obtention végétale et refuse la brevetabilité des variétés

Droit de propriété intellectuelle, le certificat d'obtention végétale (COV) établi par la convention UPOV autorise le libre usage de la variété protégée pour créer de nouvelles variétés, contrairement au brevet. Cette spécificité, conçue pour du matériel vivant, assure la continuité de l'amélioration génétique des espèces végétales tout en empêchant l'appropriation du vivant et en limitant les éventuelles situations de monopole.
 
Aux USA, en Australie ou au Japon, les variétés végétales peuvent être protégées par un brevet. Contrairement aux variétés protégées par un COV, les variétés brevetées ne peuvent pas être librement utilisées à des fins de sélection par tous, et bien sûr, sont totalement interdites en semences de ferme (pratique qui consiste à utiliser une partie de sa récolte pour la ressemer l'année d'après). Les variétés protégées par un COV quant à elles peuvent être réutilisées par les agriculteurs sous certaines conditions.

La France défend le système UPOV au niveau international, afin que le maximum de pays l'adoptent (64 à ce jour) et ne pratiquent pas la brevetabilité des variétés.

 
Brevet / COV : quelles différences ?

Utilisation de la variété protégée…

Certificat d'obtention végétale

Brevet

…pour créer une nouvelle variété

Libre

Avec accord de l'obtenteur de la variété protégée et paiement de droits

…à titre expérimental (sans production)

Libre pour tous

Autorisation nécessaire

…après récolte pour ressemer son champ (semences de ferme)

Possible à certaines conditions et pour certaines espèces selon l'UPOV et le projet de loi sur les obtentions végétales. Interdit aujourd'hui dans la législation française.

Impossible

… et multiplication des semences à des fins non commerciales, ou dans un cadre privé (jardiniers amateurs)

Libre

Avec accord de l'obtenteur de la variété protégée et paiement de droits

 

 

 

Pays concernés

Les 64 membres de l'UPOV

USA, Australie, Japon

Le Gnis représente l'ensemble des professionnels de la filière semences française, constituée de 71 entreprises de sélection (dont 80% sont des PME), 243 entreprises de production, 19 300 agriculteurs-multiplicateurs, 15 000 salariés, 24 000 points de vente et 32 000 variétés.

 

 

 

 

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